5 juillet 2018 - 10:43
10 mois/10 months: 7 enseignants, 1 directrice and a lot of stories
Une réponse positive à la morosité en éducation
Par: Olivier Dénommée
Sophie Lapointe, coauteure et éditrice, tient le livre de 164 pages qui a vu le jour à la suite d’un processus de plus de trois ans. Photo: Robert Gosselin

Sophie Lapointe, coauteure et éditrice, tient le livre de 164 pages qui a vu le jour à la suite d’un processus de plus de trois ans. Photo: Robert Gosselin

L’austérité des dernières années en a affecté plus d’un et le milieu de l’éducation n’a pas été épargné. Pourtant, ce moment «morose» a permis à la directrice d’école Sophie Lapointe et à sept enseignants de créer quelque chose de positif, le livre bilingue 10 mois / 10 months: 7 enseignants, 1 directrice and a lot of stories lancé en juin après avoir entamé le processus il y a plus de trois ans.

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«J’avais déjà deux livres à mon actif, alors c’était quelque chose qui était en moi d’écrire», admet d’entrée de jeu Mme Lapointe, aujourd’hui directrice à l’école Mountainview d’Otterburn Park. C’est elle qui a eu l’idée, en janvier 2015, d’inviter son personnel enseignant à «changer l’ambiance générale dans l’école» en imaginant des histoires où on raconte les réalités que peuvent vivre les professeurs au quotidien. Robert Cazabon, Kathy Aïmola, Jennifer Miller, Carolyn Ko, Sophie Archambault, Stacy Pinho et Sarah Sadlemyer ont répondu à l’appel. Le livre Because of Mr. Terupt de Rob Buyea, écrit de la perspective des élèves, a été une grande inspiration pour les auteurs.
«Les histoires qu’on retrouve dans le livre sont de la fiction», assure immédiatement Mme Lapointe. «Lors de rencontres, chaque professeur avait son propre personnage et on se relançait sur différents sujets avec des points de vue différents d’une personne à l’autre. Les histoires sont fictives, mais les sentiments sont vrais et ceux qui nous connaissent pourront reconnaître qui a écrit quoi», explique la directrice. Quant à la couverture, elle a été illustrée par Lucie Nadeau d’Otterburn Park.

Comme un journal
Le livre propose un format où chaque mois est consacré à un thème particulier, abordé d’une manière différente par chaque personnage. Par exemple, janvier est consacré à la reconnaissance et juin contient une lettre de chaque personnage adressée à différentes personnes. «L’exception, c’est en février: c’est un seul et même événement, raconté par les divers intervenants. On s’est amusés à imaginer la pire journée possible!», raconte Mme Lapointe.
Quant au choix d’en faire un livre bilingue, il s’est imposé de lui-même. «Chacun a écrit dans sa langue et on a choisi de garder ça comme ça, parce que dans notre réalité, on vit autant en français qu’en anglais et ça nous permet de ne pas dénaturer les personnages», soutient la directrice.

Pas politique
«Plusieurs collègues se reconnaissent dans ce livre et c’est un message qu’on envoie aux jeunes profs pour leur dire qu’il va leur arriver des choses et que c’est normal! C’est aussi une occasion de présenter l’envers du décor aux parents de nos élèves, pour qu’ils puissent comprendre ce qu’on vit», estime Sophie Lapointe, qui insiste pour dire que 10 mois/10 months n’est pas un geste politique.
Que le début
Le lancement du livre à Saint-Hubert a été une première expérience pour la plupart des coauteurs, surpris de voir l’intérêt qu’a suscité leur démarche. «Ils pensaient que le lancement, c’était la fin, mais en fait, ce n’est que le début! Les coauteurs étaient très fébriles», confirme Mme Lapointe qui ne ferme pas la porte à une suite, possiblement avec d’autres enseignants qui ont aussi une histoire à raconter.» Le livre est notamment distribué au Buropro Citation de Belœil.

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