19 octobre 2017 - 09:06
Une première dans la région
Un jardin sur toit pour le Septembre
Par: Karine Guillet
Renaud Gendron et Émile Grenon-Gilbert dans le jardin du Septembre. Photo: Karine Guillet

Renaud Gendron et Émile Grenon-Gilbert dans le jardin du Septembre. Photo: Karine Guillet

Le Bistro-Bar le Septembre cuisine depuis cet été avec les légumes issus du jardin installé sur le toit de son ancien bar. Une première pour un restaurateur de la région.

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Situé dans la cour arrière du restaurant, le jardin de 15 m2 est opérationnel depuis juillet. Le restaurant y cultive tomates, chou, courges et même fines herbes; tous biologiques. Une continuité pour le restaurant qui cultivait déjà de fines herbes et des fleurs comestibles.
«Ce qu’on trouvait agréable, c’est qu’on a une cuisine axée sur la cuisine du marché; on se trouvait à faire notre propre marché sur notre toit», explique Renaud Gendron, copropriétaire du restaurant.
Avec l’aide d’Émile Grenon-Gilbert, de Maraîcher le gazon, le restaurateur a d’abord étudié d’autres possibilités pour accueillir son jardin. Le toit de l’ancien bar s’est imposé vu l’espace limité. Des travaux de maçonnerie ont permis d’adapter le toit. Le commerce a opté pour la culture en pot, en raison des coûts moins importants, d’un entretien moins rigoureux et parce que la culture en bac permettait d’expérimenter.
Le jardin fonctionne par système d’osmose. En absence de pluie, les propriétaires arrosent les pousses à travers des tuyaux intégrés au bac, dirigés vers les racines. La composition permet à l’eau de rester dans le bac et d’imbiber la terre constamment. «Quand quelque chose est prêt, on l’intègre à un plat. Nous avons un menu flexible qui nous permet d’ajouter ou d’enlever des plats. On a tellement d’activités diverses que ça devient facile d’intégrer ça», explique M. Gendron.

Intérêt des clients
Selon le propriétaire, le jardin a vite suscité l’intérêt des clients. Il estime que la culture est un atout auprès des clients, notamment en raison d’un nombre croissant d’intolérances et de personnes adoptant le régime végétarien. «Les gens prennent conscience de ce qu’ils mangent. On passe de consommateur à consomm«acteur». On vote en mangeant», ajoute Émile Grenon-Gilbert, en précisant qu’une seule tomate cultivée au Mexique nécessite 0,2 tonne de carbone en transport.

Encore peu de toitures végétalisées
Beœil a adopté une règlementation en 2012 favorisant les toitures écologiques, qu’elles soient végétalisées ou composées de matériaux pâles ou avec un bon indice de réflectance. La Ville n’a cependant reçu aucune demande pour la constructruction de toiture de plus de 2000 m2 de ce type depuis la mise en place de son règlement. Selon la Ville, la mise en place de toitures écologiques pourrait favoriser la diminution d’îlots de chaleur dans les secteurs commerciaux notamment.
S’il existe encore peu de toitures végétalisées, M. Grenon-Gilbert constate que l’engouement commence tranquillement à s’étendre hors de Montréal. L’intérêt des consommateurs pour les produits du terroir contribue à l’essor de cette culture, comme la densification urbaine.
Également conseiller municipal à Mont-Saint-Hilaire, M. Grenon-Gilbert soutient que les toits verts peuvent aider les villes à améliorer leur empreinte écologique. Il illustre d’ailleurs que les jardins sur toit peuvent aussi amener une meilleure gestion de l’eau, puisque l’eau amassée dans la terre ne se retrouve pas sur l’asphalte, puis dans les égouts pour être traitée à la Régie des eaux.
Si les récoltes de tomate et de courge tirent déjà à leur fin, Renaud Gendron souhaite déjà recommencer l’été prochain, mais le restaurant se tournera cette fois-ci vers la monoculture de tomate ou de haricot, en raison du gros volume du restaurant.

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