Cela fait une douzaine d’années que Francis Marin s’intéresse à « l’esprit » des différents lieux culturels, que ce soient des musées, des maisons de la culture ou des ateliers d’artistes. C’est ce qui a convaincu le MBAMSH de l’inviter et de lui donner comme mission de présenter l’esprit des maisons d’Ozias Leduc et de Paul-Émile Borduas et de l’œuvre de Jordi Bonet. « Ce que je propose dans cette exposition, c’est d’explorer l’esprit de ces lieux de Mont-Saint-Hilaire et des artistes qui y ont vécu. C’est la première fois depuis que je fais cette série que je me laisse imprégner par les artistes qui ont habité les lieux. J’ai beaucoup appris sur la région, sur les Muséales et sur ces trois artistes », raconte le photographe.
La démarche a pris plus d’une année à Francis Marin, à la fois à cause de la pandémie et à cause du nombre de lieux à visiter pour s’en imprégner. Il sera ainsi possible, jusqu’au 12 septembre, de voir l’interprétation que fait le photographe des lieux qu’ont fréquentés Ozias Leduc (sa maison natale de même que sa maison-atelier) et Paul-Émile Borduas. Il a aussi rendu un hommage à l’œuvre de Jordi Bonet et à La Maison amérindienne via l’installation « L’esprit de la forêt ». Chaque section de l’exposition met de l’avant l’interprétation du photographe des différents lieux visités et de l’approche artistique de ces artistes marquants de Mont-Saint-Hilaire.
« Borduas disait que c’est le subconscient qui s’exprime par l’art. J’ai cherché une façon de suivre ce principe, alors j’ai photographié la nature avec des exposés longs et du mouvement. C’était ma manière à moi de représenter l’esprit de ces lieux », explique M. Marin au sujet d’une série d’œuvres situées dans le corridor dédié à Paul-Émile Borduas. De la même façon, il a voulu rendre hommage à Leduc et à Bonet. « Pour Bonet, j’ai préparé une projection de trois séquences. Il travaillait beaucoup avec des œuvres monumentales en pierre et en ciment, alors je me voyais mal de simplement proposer des images encadrées. Je pense avoir réussi à traduire la façon avec laquelle j’interprète Jordi Bonet et son œuvre. »
Ajoutons à cela une installation, en plein milieu de la salle d’exposition du MBAMSH, en l’honneur de la forêt de l’érablière ancestrale, et des sons d’ambiance que plusieurs Hilairemontais vont reconnaître. « Bernard Fort, un électroacousticien français, est venu à Mont-Saint-Hilaire en 1996 et a enregistré la magnifique pièce “Le lever du jour sur le mont Saint-Hilaire” à partir d’enregistrements d’oiseaux d’ici. Il nous a donné la permission de l’utiliser pour l’exposition. Ça donne une ambiance bucolique à l’exposition », raconte Francis Marin.
La beauté à côté
Francis Marin souhaite transmettre un message clair aux gens de Mont-Saint-Hilaire et de la région : « Cette exposition est faite pour les gens de la région. C’est le temps de venir faire un tour dans votre propre cour et de réaliser que l’art, ce n’est pas obligé d’être loin pour être beau. Prenez le temps de vous arrêter et d’apprécier les trésors chez vous. »
La directrice générale du MBAMSH, Chloë Southam, croit que L’esprit des lieux des Muséales sera l’occasion parfaite de redécouvrir ces lieux incontournables de Mont-Saint-Hilaire sous un regard différent et espère que l’exposition attirera de nouveaux visiteurs. L’exposition est présentée au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire jusqu’au 12 septembre.