25 octobre 2018 - 09:47
Mieux comprendre le Québec et le Canada
Onil Perrier en appelle à la clarté via son «testament socio-politique»
Par: Vincent Guilbault
À 90 ans, Onil Perrier a décidé qu’il était temps de publier son «testament socio-politique».
Photo:François Larivière

À 90 ans, Onil Perrier a décidé qu’il était temps de publier son «testament socio-politique». Photo:François Larivière

Onil Perrier, monstre sacré de l’histoire des Patriotes et un des fondateurs de la Société d’histoire des Riches-Lieux, vient de publier Clarté, un petit livre bleu pour le Québécois qui s’interroge. Cet ouvrage de 32 pages résume les idées, les constats et les pensées de l’auteur sur le Québec et le Canada, ainsi que sur le besoin de clarté dans nos institutions et nos structures politiques. C’est son «testament socio-historique», avoue l’homme de 90 ans, qui commence à sentir l’urgence de publier ses recommandations.

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Dans l’introduction de son livre, le Franco-Ontarien de naissance se dit fatigué du flou qui persiste autour des structures politiques du pays et il invite ses concitoyens à ouvrir leurs yeux.
«À la veille de lever les pattes, dit l’homme avec humour, je veux permettre aux gens d’ouvrir leurs yeux sur ce qui se passe et à bien nommer les structures. Regardez juste le fait que le Canada se prétend une confédération, alors qu’il n’est même pas une vraie fédération. Il y a quelque chose à corriger là-dessus. Le Canada est bâti sur une série de compromis, de faux fuyant et on marche avec ça tant bien que mal. Mais ça n’a pas d’allure. En 2018, il faudrait sortir toutes ces équivoques.»
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres très nombreux, souligne l’auteur. «Je veux mettre en lumière les contradictions, lancer un appel à la clarté.»

Faits, fouillis et action
L’ouvrage est divisé en une trentaine de chapitres, composés d’environ une page chacun, dans lesquels M. Perrier soulève différents constats. Il tente de distinguer les différence entre fédération et confédération, citoyenneté et nationalité ou encore indépendance et souveraineté. Il réfléchit aussi à l’importance de la reconnaissance des nations autochtones et acadiennes, sur le droit et la reconnaissance des peuples, sur le Québec et le Canada et sur une panoplie de sujets politiques et historiques. Chaque fois, M. Perrier établit un état des faits, discute du fouillis actuel qui entoure la question et propose une solution pour clarifier la situation.
Sans établir de priorité dans ses idées et propositions, il soulève quand même la question de la reconnaissance des nations autochtones par Ottawa. «Ici, il faut parler de blocage total, écrit l’auteur dans son ouvrage. Le régime des pensionnats a été un génocide culturel dans les faits […]. Encore maintenant, au Fédéral, rien ne bouge. Pas de reconnaissance des nations comme telles, malgré la Commission Dussault-Érasmus en 1997 et la Charte des Nations-Unies en 2009. L’enquête sur les 1200 femmes assassinées n’aboutit pas. Les pensionnats? On exprime des regrets, mais on n’aide pas beaucoup les jeunes à retrouver leur culture. La loi de 1871 qu’il faut abolir, on n’y songe pas. Les taux d’incarcération restent hors de proportion. C’est triste. Les autochtones étant les pupilles du Fédéral, les provinces n’y peuvent pas grand-chose.»
Pour le moment, il est possible de se procurer la brochure directement auprès de la Société d’histoire des Riches-Lieux ou auprès de l’auteur, par courriel au perricha1@videotron.ca.
Une copie sera remis à tous les participants qui assisteront au colloque sur l’Avenir du Québec, qui se tiendra au 16 rue St-Pierre, à Saint-Charles, le samedi 27 octobre, de 10h à 16h. L’inscription (20 $) comprend les ateliers en avant-midi, le diner, la plénière en après-midi, ainsi que la brochure Clarté, Petit livre bleu du Québécois qui s’interroge.

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