29 novembre 2018 - 14:38
Le ton monte à la Régie des services incendie
Par: Denis Bélanger
La nouvelle régie doit être fonctionnelle pour le 14 janvier. Photo:Archives

La nouvelle régie doit être fonctionnelle pour le 14 janvier. Photo:Archives

La joute verbale se poursuit entre les pompiers syndiqués et la direction de la future Régie intermunicipale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu qui ne sont toujours pas capables de s’entendre sur les bases d’un contrat de travail pour démarrer les activités de l’organisation en 2019.

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Le syndicat des pompiers et pompières du Québec, section locale Régie de la Vallée-du-Richelieu, a envoyé la semaine dernière un communiqué pour dénoncer l’attitude intransigeante et l’enflure verbale du directeur, Gilles La Madeleine. «Il fait preuve d’une gestion en deux poids, deux mesures. Mais où est passé son gros bon sens? On ne comprend pas pourquoi il se tire dans le pied comme ça», résume François Morin, conseiller syndical pour la section locale.
Rappelons que les deux parties doivent déterminer laquelle des cinq conventions collectives des services de sécurité incendie fusionnés servira de contrat de base. Une audience est prévue à cet effet le 10 janvier au tribunal administratif du travail et la Régie doit être fonctionnelle le 14.
La partie syndicale ne digère toujours pas que M. La Madeleine veuille mettre à la tête des camions de pompiers des employés cadre au lieu d’officiers syndiqués. Dans une perspective d’étendre son pouvoir dans le service, pense le syndicat, Gilles La Madeleine souhaite convertir la gestion des opérations sur le terrain. Ainsi, il souhaite limiter le travail de ses lieutenants et capitaines et nommer un nombre sans précédent de nouveaux cadres. «Ce que M. La Madeleine propose ne répond pas à la réalité du travail des pompiers et pompières sur le terrain. Dans les faits, il ne leur reproche absolument rien, mais on joue tout de même avec leur avenir. Pourtant, ce n’est pas une partie de Monopoly! On parle du pain et du beurre d’honnêtes pompiers et pompières de notre région», se désole M. Morin.
Le syndicat estime que la Régie nomme un nombre sans précédent de cadres, avançant que le nombre de cadres passera de 21 à 29. Il tient à mentionner, à titre comparatif, que le Service incendie de Longueuil est actuellement composé de 21 cadres répartis dans 11 casernes afin de gérer un total de 306 pompiers (temps plein et temporaires). «Ça ne prend pas un bac en mathématiques pour comprendre que cette proposition n’est pas prise dans l’intérêt de la population. Il s’agit d’une proposition purement politique», ajoute M. Morin.
Sideline
Gilles La Madeleine, qui a été nommé pour trois ans, ne tient pas à commenter les chiffres avancés par la partie syndicale. Il souhaite toutefois préciser que des postes de cadre ont été attribués à des syndiqués. «Aucune ressource n’a été embauchée à l’externe. Le problème vient du fait que tous nos officiers syndiqués (temps partiel) viennent de la grande ville. Ils sont tous à temps plein ailleurs. Ils ont peur de perdre leur sideline. Il ne le perdront pas, on va les faire travailler.»
Le syndicat dénonce aussi le fait que Gilles La Madeleine ouvre 12 postes de pompiers à temps plein, mais ne laisse que 10 jours aux pompiers actuels à temps partiel pour prendre la décision d’appliquer sur lesdits postes à temps plein. Au-delà de ce délai, M. La Madeleine menace d’ouvrir les postes à l’externe selon le syndicat. «Pourtant, comme la convention collective n’est pas encore signée, les conditions de travail ne sont pas encore connues. M. La Madeleine demande aux pompiers à temps partiel de tout lâcher derrière eux et de se lancer dans le vide. Franchement, ce n’est pas comme ça qu’on traite le monde. Il n’y a aucune raison de mettre la charrue devant les bœufs», condamne M. Morin.
M. La Madeleine répond qu’il a respecté le principe de l’ancienneté pour les postes temps plein et qu’il a prolongé la période pour postuler. Ce dernier estime qu’il propose des nouvelles façons de travailler qui fait sortir les employés de leurs pantoufles, mais qu’en temps et lieu, tout le monde saura s’ajuster.
Le directeur a eu par le passé le mandat de mettre sur pied le Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil, qui fusionnait huit services. «À l’époque, c’était le gouvernement qui avait piloté les fusions. Chaque partie se nommait un assesseur, et un arbitre avait été nommé au milieu pour trancher si personne ne s’entendait. Ce processus ne fonctionne pas ici, car on parle d’un regroupement volontaire.»

LA RÉGIE EN CHIFFRES
La direction générale a présenté plusieurs détails sur le plan administratif concernant la nouvelle régie des incendies. Voici quelques éléments qui ont retenu notre attention.
Effectifs
La Régie pourra compter sur 154 pompiers, soit 142 à temps partiel et 12 à temps plein. S’ajoutent notamment à cela 3 inspecteurs, 8 chefs de district, 5 chefs d’opération, 4 chefs de division et 4 postes de directeur adjoint. Un de ces postes est pour deux ans. L’ancien directeur du service incendie de Mont-Saint-Hilaire, Jean Clément, aura le titre de directeur adjoint aux infrastructures pour la construction des deux autres casernes. Après ce mandat, il prendra sa retraite. L’effectif comporte aussi évidemment le directeur et 7 personnes de soutien.
Économies substantielles
Les cinq services de sécurité incendie étaient équipés au total de 40 véhicules de toutes sortes, ce qui incluait les bateaux de sauvetage. La Régie n’aura besoin que de 31 véhicules et se départira, entre autres, de six véhicules lourds d’intervention. L’économie à cet effet est estimée à 4,2 M$. Sur le plan des investissements pour 2019, l’économie est de 3,6 M$. La Régie n’aura besoin que de dépenser 910 000$ pour de l’équipement et plus de la moitié du montant servira à acheter des appareils respiratoires.
Nouveautés
La Régie aura aussi le mandat du schéma de couverture de risques pour la MRC de la Vallée-du-Richelieu. La direction générale évalue également offrir le service de premier répondant puisqu’il y aura des pompiers présents 24h sur 24 à la caserne.
Un aperçu de la charge de travail
1400 appels par année
85 feux de bâtiment
60 feux extérieurs
125 feux et accidents de véhicules
175 assistances aux citoyens
69 entraides municipales
29 sauvetages de toute nature
405 sorties pour système

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