23 mai 2018 - 14:47
Exposition Emportiérage artistique
Gaétan Boulais, le sportif artiste
Par: Olivier Dénommée
Gaétan Boulais pose devant l’œuvre phare de son exposition. Photo: François Larivière

Gaétan Boulais pose devant l’œuvre phare de son exposition. Photo: François Larivière

La relation pour le moins tendue entre les automobilistes et les cyclistes a beaucoup marqué l’actualité récente, notamment à Montréal. Ce n’est pas tout à fait un hasard que l’artiste Gaétan Boulais de Mont-Saint-Hilaire ait eu l’idée de créer l’exposition Emportiérage artistique, où il souligne la fragilité de la vie, particulièrement celle des cyclistes.

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J’avais eu un flash il y a quelques années, mais l’idée était restée dans mon ordinateur. Je n’avais pas eu le guts de le faire à l’époque, mais c’est revenu dans l’actualité.»
Lui-même un avide cycliste – il estime rouler de 3 à 4000 km chaque été –, il arrive à jumeler ses deux passions à travers cette exposition où il espère en faire réfléchir quelques-uns.

Responsabilité partagée
L’exposition présente quatre œuvres: toutes des portières d’auto où sont gravés des dessins de cyclistes happés. Les images se veulent choquantes, mais pas seulement pour faire la morale aux automobilistes. Il espère aussi envoyer un message aux autres cyclistes: «Je veux leur dire “faites attention”! On ne fait pas le poids contre les autos, alors pourquoi adopter des comportements dangereux?»
Il admet qu’initialement, Emportiérage artistique avait failli s’appeler La fragilité du cycliste. La fragilité est d’ailleurs un thème récurrent pour cet artiste engagé.
Gaétan Boulais milite donc, à travers cette exposition présentée du 25 au 27 mai au Pavillon Isaac-Vandandaigue de Mont-Saint-Hilaire, pour une meilleure cohabitation entre vélos et autos, pour que les scènes illustrées sur les portes qu’il a récupérées chez un ferrailleur ne se concrétisent plus. Il espère qu’après Mont-Saint-Hilaire, d’autres villes où le cyclisme est populaire accueilleront Emportiérage artistique pour sensibiliser la population face à cet enjeu. Pendant l’entrevue, M. Boulais a relaté une anecdote troublante, où il s’est fait insulter à deux reprises par des citoyens en quelques jours alors qu’il passait à vélo. C’était peu après le débat déclenché par la vidéo montrant une engueulade entre un cycliste montréalais et un chauffeur d’autobus. «Mon but serait d’instaurer un dialogue avec l’exposition, mais c’est difficile dans ce cas-ci», reconnaît-il.

Sportif ou artiste?
L’Hilairemontais se considère à parts égales comme artiste et sportif et espère intéresser davantage de personnes à cette double passion. «Cet été, je veux organiser des sorties à vélo. On amènerait nos tablettes et on s’arrêterait le long du trajet à des endroits que j’ai repérés pour dessiner. Je crois que l’activité physique et mentale à travers l’art peuvent très bien aller ensemble», dit-il.

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