15 avril 2016 - 00:00
Francis Albert-Cloutier disparu depuis dix ans
Par: Denis Bélanger
Patricia Albert en 2006.

Patricia Albert en 2006.

Toute information concernant ce dossier peut être transmis à la SQ au 1 800 659-4264.

Toute information concernant ce dossier peut être transmis à la SQ au 1 800 659-4264.

Patricia Albert quelques années plus tard.

Patricia Albert quelques années plus tard.

Le 15 avril 2016 marque un bien triste anniversaire, soit les dix ans de la disparition de Francis Albert-Cloutier, un jeune homme de Saint-Marc-sur-Richelieu. Il aurait célébré ses 27 ans en février dernier. Sa mère, Patricia Albert, essaie aujourd’hui de ne pas trop se faire de scénarios dans sa tête.

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En entrevue avec L’Œil Régional, Mme Albert admet qu’elle se fait du mal à essayer de penser où pourrait se trouver son fils.  «Je vis au jour le jour. Je préfère penser aux moments que j’ai passés avec Francis. Il y en a plein de beaux moments. Je me souviens notamment de son rire communicatif», raconte Patricia, convaincue que son fils a été victime d’un crime.

Patricia Albert a vu son fils pour la dernière fois le 15 avril, vers l’heure du souper. C’était un samedi et elle se préparait à aller à la cabane à sucre. Il se rasait et elle lui a demandé s’il voulait venir avec elle et son conjoint. «Il m’a dit que non, car il voulait regarder son hockey et souhaitait sortir avec ses amis par la suite. Je lui ai dit: “je t’aime”. Il m’a répondu “moi aussi”», avait-elle déclaré au journal à l’époque.

Francis était revenu plus tard à la maison et avait échangé quelques mots avec son beau-père. Il a quitté la maison par la suite aux alentours de 22h30. Son véhicule a été retrouvé inoccupé le lendemain vers 11h dans un sentier de VTT de Saint-Amable.

Patricia doit vivre son malheur chaque jour. Deux ans après la disparition, elle a quitté sa résidence de la rue Val-D’Or à Saint-Marc-sur-Richelieu, car ça devenait trop difficile pour elle. Si elle a eu au cours des années des pensées suicidaires, elle assure n’avoir jamais été proche de passer à l’acte en raison d’une parole de Francis.  «Mon fils m’a dit que les gens qui se suicidaient n’étaient pas capables de faire face à leurs problèmes. J’avais trouvé ça terrible ce qu’il m’avait dit, ajoute Patricia Albert, qui a aujourd’hui la force d’occuper un emploi. J’ai des gens extraordinaires, des collègues et amis qui m’entourent. Je me sens choyée.»

À l’époque, on avait offert une récompense de 10 000$, puis bonifié à 25 000$ et 50 000$, pour essayer de retrouver Francis. «Aujourd’hui, il n’y en a plus. Ça n’a rien donné, ça a juste donné de l’information à ceux qui voulaient faire du mal», renchérit la mère, qui invite toujours ceux qui pourraient savoir quelque chose sur cette affaire à contacter les policiers.

Un événement qui laisse des traces

Un drame de cette nature attire malheureusement des jugements vexants ainsi que la présence de gens qui sont là pour les mauvaises raisons. Patricia Alberta a été blessée par des ragots. «Beaucoup de personnes ne croient pas qu’on peut vouloir du mal même à un jeune qui n’a pas de problèmes. Francis allait à l’école et travaillait les fins de semaine au bowling de Sainte-Julie.»

Elle a aussi reçu la visite de quelques «charlatans» voulant l’aider à retrouver son fils. «Dans les deux premières années, nous avons eu quatre ou cinq voyants disant savoir quelque chose», se rappelle le policier à la retraite Claude Lafrenière, qui était au poste de la Sûreté du Québec de la Vallée-du-Richelieu au moment de la disparition.

Motivé par la récompense de 10 000$, un chasseur de primes avait campé dans les environs de Saint-Marc-sur-Richelieu afin de retrouver Francis. Cet individu avait même contacté L’Œil Régional pour convaincre le journaliste de lui donner un coup de main dans ses démarches.

Un événement inoubliable

Encore aujourd’hui, l’événement reste marqué dans la mémoire de bien des gens. «Il n’y a pas une année qui passait sans que nous en parlions au poste de police avec tous ceux qui avaient été là à l’époque. Sur le plan opérationnel, ça avait été aussi quelque chose de gros», se souvient Claude Lafrenière.

«Il n’y a rien de pire pour les familles que de ne pas savoir, ajoute de son côté Pina Arcamone, directrice générale d’Enfant-Retour Québec, qui continue de faire circuler l’image de Francis Albert-Cloutier auprès du grand public. Je me souviens que Francis était un beau jeune homme sur sa photo de graduation, mais qui n’a jamais finalement gradué.»

 

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