13 février 2019 - 10:37
Des tarifs municipaux contestés à Otterburn Park
Par: Sarah-Eve Charland

Un résident d'Otterburn Park doit débourser 115$ pour fermer et ouvrir l'eau, un montant bien supérieur à celui que chargent les Villes voisines. Photo Pixabay

Puisque les municipalités ont plein pouvoir pour déterminer les frais liés à l’octroi de services municipaux, les tarifs varient beaucoup entre les municipalités de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, ce que ne comprennent pas Claude Morissette et Louise Casavant, des résidents d’Otterburn Park. Ils déplorent les tarifs élevés dans leur Ville.

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Mme Casavant a été surprise de recevoir une facture de 115 $ près d’un mois après avoir demandé à la Ville de venir en novembre couper l’alimentation en eau de sa résidence afin de changer une valve usée. Elle a changé une pièce d’une valeur de 15 $. L’opération effectuée par des cols bleus n’a pris qu’une dizaine de minutes, assure-t-elle.

Surprise, elle n’avait pas été avisée de ces coûts. « On ne fait pas déplacer une équipe, mais une personne qui utilise une clé pour faire un quart de tour à l’entrée de service. Je trouve ça trop élevé », dénonce-t-elle.

Un autre résident d’Otterburn Park, Claude Morissette, abonde dans le même sens. Il a questionné les élus lors de la séance du conseil de janvier. Il a suggéré de changer la tarification afin d’alléger les frais aux citoyens.

« Règle générale, si on donne l’occasion à la municipalité de bien gérer l’intervention, il n’y a rien à payer parce que les citoyens paient déjà le salaire [de l’employé] par les taxes. Il n’est pas question de payer en double le salaire », croit-il.

En regardant les coûts des mêmes services dans les autres villes de la région, ils ont été surpris de constater qu’Otterburn Park chargeait plus cher que la plupart d’entre elles, notamment pour l’interruption de l’alimentation en eau.

À l’instar de Belœil, M. Morissette aimerait que la nouvelle grille tarifaire permette aux citoyens d’éviter les coûts pour faire arrêter l’alimentation en eau en avisant les travaux publics. M. Morissette souhaite que la Ville effectue tout d’abord une analyse de ce qu’impliquent ces services municipaux.

« J’aimerais qu’ils refassent leur tarification, mais avec explication. [Le règlement] d’Otterburn Park est peu explicite. Actuellement, ça ne dit rien. J’ai mentionné vouloir en entendre parler au prochain conseil », ajoute-t-il.

Aucune révision à l’ordre du jour

Le maire d’Otterburn Park, Denis Parent, ne voit pas l’intérêt d’effectuer une révision de la grille tarifaire, qui a été adoptée en décembre, comme le demandent les deux citoyens. À l’exception des interventions au dernier conseil municipal, aucune plainte n’a été faite dans ce sens auprès de la Ville, assure-t-il.

« Ça nous coûte cher envoyer ce monde-là [les employés]. Otterburn Park est un endroit où il y a beaucoup de maisons qui n’avaient pas de valve principale. Quand les gens devaient changer un robinet ou couper l’eau, ils appelaient la Ville. Avec les années, il y a eu un tarif. […] C’est parti du fait qu’il y a eu de l’abus », mentionne M. Parent.

Selon les deux citoyens, il n’y a pas de raison de payer deux fois le salaire de l’employé qui doit se déplacer pour effectuer ce service. « Eux voient des gens qui font une job de 5 minutes. Pendant qu’ils font ça, ils ne font pas d’autre chose. La job est remise à plus tard. Ils ne sont pas là en stand-by à l’hôtel de ville », maintient le maire.

Des tarifs disparates

De quelle façon détermine-t-on les tarifs? « Arbitraire? Oui. On se réfère à d’autres endroits. C’est quoi les permis? Comment ça se fait? On met un montant en conséquence. C’est sûr que chaque Ville n’a pas les mêmes prix, n’a pas la même tarification. Ça dépend de leur vision. Il n’y a rien de standardisé », constate M. Parent. Selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ), aucune suggestion ou aucun comparatif n’est présenté aux municipalités. « Elles ont pleine compétence, ce qui fait en sorte que ça peut varier. Il n’y a pas de norme. Chaque conseil établit ses priorités », conclut le conseiller aux communications et aux relations médias de l’UMQ, Patrick Lemieux.

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