1 mai 2019 - 13:28
Une classe spécialisée déplacée dans une autre école
Des parents en grogne
Par: Sarah-Eve Charland

Un groupe de parents d’élèves de Polybel dénonce le déplacement d’une classe spécialisée vers l’école Mont-Bruno. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Plusieurs parents dénoncent la décision de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) de relocaliser une classe en difficulté grave de développement, ouverte depuis deux ans à l’école secondaire Polybel à Belœil, vers l’école secondaire Mont-Bruno à Saint-Bruno-de-Montarville. Ils jugent que cette décision sera néfaste pour leurs enfants.

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« Ce sont des enfants ayant des difficultés d’adaptation. Ils ne font pas confiance facilement. […] Ils vivront un grand stress, une perte de leurs repères physiques et psychologiques, de stabilité, d’autonomie et une perte de confiance. […] Je crois même qu’ils vont régresser. Le temps de se réadapter au nouveau milieu, il n’y a pas d’apprentissage », affirme une mère, Catherine St-Aubin.

Cette dernière a été sous le choc d’apprendre la nouvelle le 16 avril. « Depuis deux ans, l’équipe de [l’école] poursuit sa mission et fait progresser nos enfants dans leur autonomie, leur confiance en soi, leur sécurité, leur gestion du stress, leur socialisation et, finalement, leurs apprentissages. […] Pour la première fois de leur parcours scolaire, nous sentons nos enfants heureux, paisibles et valorisés », déclare la mère.

La CSP investira 4 M$ supplémentaires pour créer 17 nouvelles classes d’enseignement spécialisé à la rentrée 2019. L’organisation en a profité pour réorganiser les classes et en déplacer certaines dans d’autres écoles. L’objectif de cette répartition est de privilégier un continuum de services dans la même école.

« Lorsque la CSP a décidé d’ouvrir notre classe en difficulté grave de développement au secondaire il y a deux ans, c’est l’école Polybel qui a été choisie au détriment de l’école secondaire du Mont-Bruno. […] À ce moment, les parents croyaient que tout le parcours secondaire de leur enfant se ferait dans la même école. Personne de la CSP n’a parlé du contraire. Pourquoi ouvrir une nouvelle classe dans une école et la changer juste deux ans plus tard? », se questionne Mme St-Aubin.

La classe en difficulté grave de développement accueille notamment des élèves ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), du trouble du spectre de l’autisme (TSA), d’anxiété, trouble du langage, de dyspraxie ou d’une déficience légère.

Les parents des élèves ont rencontré les directions des écoles de Polybel et Mont-Bruno, ainsi que des représentants de la CSP, le 25 avril. Les parents n’ont pas été satisfaits au terme de la rencontre.

Ils assurent vouloir poursuivent leurs démarches.

Assurer une belle transition

Plusieurs parents ont contacté la CSP pour faire part de leur mécontentement. Une plainte commune a été signée par une douzaine de parents et déposée à la CSP. La porte-parole de la CSP, Marie-Michèle Blais, assure que des actions seront mises en place pour minimiser les impacts de ce changement.

Une analyse des lieux actuels et des élèves en action dans leur milieu a été réalisée afin d’évaluer les besoins liés à l’aménagement des nouveaux locaux à Mont-Bruno.

« Une démarche de partage de l’expertise entre les équipes des deux écoles va également être mise sur pied, tout comme certaines activités de transition avec les élèves à Mont-Bruno pour familiariser ceux-ci avec leur nouveau milieu d’ici la fin de l’année scolaire », ajoute la porte-parole de la CSP.

L’organisation a créé cette classe spécialisée il y a deux ans à Belœil pour répondre aux besoins d’un certain nombre d’élèves à la suite de l’analyse de leurs profils, explique Mme Blais.

« Les deux dernières années ont permis de comprendre leurs besoins et d’établir la continuité de la scolarisation jusqu’à 21 ans vers un parcours Formation préparatoire au marché du travail (FTP) adapté. Dans la perspective de continuité, Mont-Bruno possède l’expertise pour le parcours FPT à venir et le milieu a aussi déjà des élèves avec des profils qui ressemblent à ceux des élèves de la classe », mentionne Mme Blais.

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