4 juillet 2018 - 10:11
Déménagement
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

C’était un secret de polichinelle la semaine dernière. Aujourd’hui, c’est connu de tous: le promoteur Odacité, derrière le projet d’un centre-ville à Mont-Saint-Hilaire, est en pourparlers avec la famille Pepin pour un potentiel déménagement du IGA sur la rue Saint-Georges, actuellement situé à quelques jets de pierre de là sur le boulevard Laurier.

Publicité
Activer le son

Retraçons les grandes lignes avant de continuer. Le projet d’Odacité, sur la rue Saint-Georges à Mont-Saint-Hilaire, propose de convertir la rue en espace commercial. Essentiellement, implanter un centre-ville dans une rue résidentielle se trouvant au cœur de la vie commerciale hilairemontaise. Un projet qu’on prévoyait à long terme se concrétise pas mal plus vite que prévu.
La rue Saint-Georges est une sorte d’aberration. Les quelques résidences de la rue sont encerclées par les commerces, soit la Banque de Montréal, l’épicerie L’Eau Vive et la boulangerie Pain dans les voiles. C’est un cul-de-sac avec pour seule sortie l’intersection probablement la plus achalandée de Mont-Saint-Hilaire. Permettre à un promoteur comme Steve Richard, d’Odacité, un homme d’affaires de la région et instigateur du projet, d’y installer des commerces tombe sous le sens. On ne défigure pas la montagne et les résidents partent volontairement, avec un chèque en main.
Bon, la Ville nous parle d’une rue axée sur le transport actif (lire vélos et piétons) et les petits commerces et services, avec une ouverture vers la rue de l’hôtel de ville. Quoique si on implante une épicerie IGA sur cette artère, ça va être le festival de la voiture. On est loin d’un commerce de proximité. Est-ce que c’est mal? Je ne dis pas ça. Mais si on nous parle d’une petite rue piétonnière, on nous joue du violon, disons-le poliment.
Bon, pourquoi la famille Pepin voudrait-elle déménager son commerce? D’abord, leur local actuel est trop exigu et nécessite des rénovations, au dire de la famille. Aussi, comme le rapportait L’Œil Régional dans ses pages en novembre, le centre commercial de Mont-Saint-Hilaire, abritant notamment la pharmacie Jean Coutu et le IGA, a été vendu au coût de 15,4 M$ à une société de portefeuille spécialisée en immobilier. Cette société, CP Reit PPL Quebec Developments, est notamment rattachée au géant de l’alimentation Loblaws/Provigo. Questionnée par le journal, la société de portefeuille n’avait aucunement l’intention de sortir le IGA de leur emplacement et la famille Pepin ne s’inquiétait pas outre mesure de cette transaction en raison d’un bail à long terme. Mais bon, c’est dans l’air.
Et même s’ils n’ont pas voulu commenter la nouvelle, les propriétaires des commerces comme L’Eau Vive ou encore la famille Riendeau, qui possède le Métro voisin actuel du IGA, semblent préoccupé par une reconfiguration du secteur et l’arrivée potentielle d’une nouvelle bannière dans le local actuel du IGA. Cette crainte transparaissait mercredi dernier lors d’une soirée de présentation du projet du groupe Odacité à Mont-Saint-Hilaire.
On en est là pour le moment. La seule chose qui manque à ce projet, c’est une dose de transparence. Et s’il y a une chose que tout le monde devrait garder en mémoire, peu importe l’orientation que prendra le projet, c’est que l’histoire de la région nous a prouvé à maintes reprises que le manque de transparence en début d’un projet entache habituellement son aura tout au long du processus.

image