2 septembre 2020 - 12:52
Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire
Vingt-cinq ans à contre-courant
Par: Olivier Dénommée
André Michel, fondateur du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, et Chantal Millette, directrice générale du musée jusqu’à la fin de l’année, sont fiers de ce que cette institution est parvenue à faire ces 25 dernières années même s’il reste selon eux encore du pain sur la planche. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

André Michel, fondateur du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, et Chantal Millette, directrice générale du musée jusqu’à la fin de l’année, sont fiers de ce que cette institution est parvenue à faire ces 25 dernières années même s’il reste selon eux encore du pain sur la planche. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH) a été inauguré le 21 novembre 1995, avec une exposition du peintre Ozias Leduc. Depuis près de 25 ans, le musée est bien implanté dans le paysage hilairemontais, mais peu se souviennent des embûches auxquelles il a fait face au fil des années.

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C’est en 1987 que le peintre-sculpteur André Michel s’est installé à Mont-Saint-Hilaire. Le fondateur du Musée de Sept-Îles trouvait « anormal que Mont-Saint-Hilaire, ville d’artistes qui ont marqué l’histoire des arts au Québec (Leduc, Borduas, Bonet) n’ait pas un musée mettant en valeur ces hommes et leurs œuvres ». Il a vite compris qu’il devait utiliser des moyens détournés pour réaliser son projet, en poussant l’idée d’une corporation touristique à Mont-Saint-Hilaire et en réalisant un référendum auprès de la population pour connaître l’intérêt d’avoir un musée, dont le « oui » a fait l’unanimité.
Une exposition rétrospective sur Jordi Bonet, artiste catalan qui a laissé sa marque à Mont-Saint-Hilaire, a été organisée par André Michel pour démontrer la pertinence d’un musée digne de ce nom dans sa municipalité, remportant un immense succès, mais le projet a fait face à un autre nœud : un moratoire de 10 ans sur la construction de tout musée décrété par le gouvernement du Québec. « Sauf que le moratoire ne s’appliquait pas sur un centre d’exposition », précise en souriant André Michel, qui en a profité pour vendre son projet comme un centre culturel, qui a tout de même pris le nom de Musée d’art de Mont-Saint-Hilaire dès son ouverture en 1995. Le nom changera ensuite pour Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire en 2007.

Années mouvementées
Dès son ouverture, le MBAMSH a cherché à se démarquer des autres en se dotant d’une « collection unique », mettant de l’avant les grands artistes qui ont marqué Mont-Saint-Hilaire, mais aussi la relève. « Au Musée, il y en a pour tous les goûts : ce n’est pas que des beaux-arts! Le Salon d’automne est accessible à tous et la biennale du dessin est reconnue pour sa qualité exceptionnelle », souligne Chantal Millette, directrice générale du MBAMSH.
Mais tout n’est pas rose depuis 25 ans alors que l’équipe du musée se plaint régulièrement du manque de soutien financier de la Ville de Mont-Saint-Hilaire. Ces tensions ont culminé avec l’annonce de la démission en 2019 de Mme Millette, dénonçant « le laxisme de la [Ville] à faire certains travaux d’urgence pour sauver les collections ». Elle a tout de même accepté de prolonger son mandat jusqu’au 31 décembre 2020 à cause de l’incertitude causée par la COVID-19.
Mme Millette, en poste depuis 2015, préfère quand même voir le positif durant son mandat. « Quand je suis venue au Musée, je venais avec un projet d’agrandissement, mais ce n’était pas dans les cartons, alors je n’ai pas pu atteindre mon objectif personnel, mais je ne vois que des réussites, comme le musée à ciel ouvert, les rénovations récentes et les projets spéciaux. Je laisse une institution saine, mais il reste du travail à faire. Ce sera à la prochaine personne à la direction générale de s’en occuper. »
Au moment d’écrire ces lignes, des rénovations au MBAMSH étaient presque complétées et il avait été annoncé que l’artiste Zilon s’apprêtait à réaliser une œuvre sur les murs du vestiaire. De plus, une sculpture communautaire doit être créée par les artistes membres du Regroupement des artistes professionnels de Mont-Saint-Hilaire (RAP) et être offerte au musée cet automne.
Il est possible d’en savoir plus sur l’historique du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire dans le document soulignant les 25 ans d’existence du musée ainsi que l’exposition Libre expression des artistes du RAP, en vente sur place.

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