6 septembre 2017 - 10:17
Une pétition pour fusionner les quatre villes
Par: Vincent Guilbault
Gérard Schafroth. Photo: Archives

Gérard Schafroth. Photo: Archives

Gérard Schafroth veut regrouper les municipalités de Belœil, Mont-Saint-Hilaire, McMasterville et Otterburn Park. L’ancien maire d’Otterburn Park veut demander au gouvernement, avec l’appui des citoyens dans une pétition, de fusionner par un décret les quatre villes.

Publicité
Activer le son

Pour M. Schafroth, avoir quatre conseils municipaux (26 conseillers et quatre maires) nuit à la qualité des décisions et génère des conflits d’intérêts qui finissent par coûter cher et gaspiller de l’énergie en bureaucratie. Un seul conseil municipal, pour les quatre municipalités qui partagent essentiellement le même territoire, pourrait faciliter le travail dans les dossiers d’urbanisme, de développement économique et de préservation du patrimoine naturel et rural.

Sur le plan politique, rappelle-t-il, plusieurs services sont gérés en commun par des régies, des organismes ou des conseils intermunicipaux, comme l’eau, les déchets, la récupération, la police, le contrôle des animaux et bientôt les services de sécurité incendie. «De toute évidence, la tendance lourde vers une uniformisation et une simplification des services de base à la population par des paliers supérieurs se généralise», souligne M. Schafroth.

Une bonne idée, pense Jean-Pierre Charbonneau

M. Schafroth a approché l’ancien député de Borduas et président de l’Assemblée nationale Jean-Pierre Charbonneau pour obtenir son appui. Ce dernier avait été en faveur des fusions lors de l’élection provinciale de 1994.

S’il ne veut pas porter le débat cette fois-ci, il souligne que M. Schafroth n’a pas tort de ramener le débat dans la discussion. «C’est lui qui prend le lead. Mais je pense qu’il pose de bonnes questions, souligne M. Charbonneau. Est-ce qu’on pourrait s’asseoir et en parler de façon rationnelle avec l’objectif de penser à la communauté», demande-t-il.

M. Charbonneau souligne avoir toujours été en faveur des fusions, tant qu’elles ne #sont pas imposées par le gouvernement. «La pétition, c’est bien, c’est un point de départ; mais ça prendrait une discussion publique […], peut-être même un référendum par municipalité. La finalité, c’est d’asseoir tout le monde. Mais il faut être de bonne foi.»

Tout comme M. Schafroth, l’ancien député pense que d’avoir une seule administration municipale simplifierait les choses. «Je crois qu’on pourrait réussir ici et créer une belle synergie qui grugerait moins de temps et d’énergie. Il ne s’agit pas de changer les sentiments d’appartenance, mais de créer une instance pour simplifier les choses; une municipalité, c’est simplement un instrument politique au service d’une communauté.»

Rendez-vous manqué

Rappelons que les résidents de Mont-Saint-Hilaire et d’Otterburn Park se sont déjà prononcés une première fois sur une possible fusion des deux villes, lors d’un référendum tenu le 21 novembre 1999. Près 70 % d’électeurs otterburnois avaient appuyé le projet tandis qu’un nombre #quasi identique d’Hilairemontais avaient rejeté l’idée.

Les résidents d’Otterburn Park ont appuyé le projet de fusion avec Mont-Saint-Hilaire à 68 %. À Mont-Saint-Hilaire, on tourne le dos à la proposition, avec une vive opposition à 70 %.

Selon M. Schafroth, il est temps de tourner la page sur l’échec de la fusion. Une défaite qui était principalement due a une fausse croyance que Mont-Saint-Hilaire devrait absorber la dette d’Otterburn Park, pense le principal intéressé. L’importante présence du parti du nom et un certain clivage linguistique entre le français et l’anglais auraient aussi poussé les Hilairemontais à dire non.

M. Schafroth a contacté le bureau du député de Borduas Simon Jolin-Barrette pour faire parrainer la pétition. «Le bureau a effectivement été contacté à ce sujet par M. Schafroth, souligne Marie-Hélène Leboeuf, attachée de presse du député. Toutefois, à cette heure-ci, le député n’a pas encore pu prendre connaissance du libellé de la pétition. C’est pourquoi il préfère ne pas commenter pour l’instant.»

image