14 avril 2021 - 13:01
Une fermeture hâtive qui fait mal
Par: Denis Bélanger
Olivier Bourgeois. Photo Noémie Martineau

Olivier Bourgeois. Photo Noémie Martineau

La reprise des activités des centres d’entraînement et de conditionnement physique en zone rouge aura duré un peu moins de deux semaines. L’un des propriétaires d’Active Performance de Belœil, Olivier Bourgeois, voyait venir le coup. Même s’il comprend les raisons derrière la décision du gouvernement, le kinésiologue considère que cette fermeture rapide est crève-cœur pour sa clientèle.

Publicité
Activer le son

Fermés depuis octobre, les gyms de la région ont pu rouvrir leurs portes le 26 mars dernier. L’annonce avait été faite le 12 mars. Ils ont dû toutefois refermer le 7 avril. La montée constante des cas des deux dernières semaines en raison des variants de COVID-19 et de l’éclosion survenue dans un centre de conditionnement de Québec ont amené le gouvernement à resserrer la vis.

De son point de vue personnel, Olivier Bourgeois affiche une attitude positive devant la situation. « Je suis résilient dans tout ça. Je suis un gars très discipliné fonctionnant très bien dans un cadre, ce qui fait en sorte que je vais être capable de passer à travers. […] Quand on a rouvert, je me doutais bien que ça n’allait pas être pour une longue période, mais je ne pensais pas que ce soit aussi rapide. J’aurais pensé que ça aurait été pour un mois. »

Celui qui entraîne entre autres quelques athlètes d’élite reconnaît même que les centres d’entraînement auraient dû rester fermés. « Le gouvernement nous a fait une faveur. Oui, mon cœur de propriétaire souhaite que ma business ouvre pour remettre le train sur les rails. Mais mon avis de citoyen et de kinésiologue me fait dire que c’était trop tôt d’ouvrir. On était déjà au courant des variants et que ça s’en venait. Les décideurs auraient dû être plus préventifs et moins réagir sous les pressions. Je com- prends que la pression sociale était forte et que les gens voulaient sortir de leur maison et bouger.»

Il éprouve néanmoins beaucoup de peine pour sa clientèle qui se démène pour essayer de maintenir le cap de l’entraînement. « C’est pire de donner un nanane à quelqu’un pendant un certain temps et de le lui enlever tout de suite après que de ne rien lui donner. Chez Active Performance, on est une communauté tissée serrée. J’ai trouvé ça dur pour eux. La dernière journée d’ouverture, l’ambiance n’était pas joyeuse et les visages longs. Les gens commencent à manquer de stratégies pour s’entraîner à la maison. Et malgré toutes les bonnes volontés, l’entraînement à la maison n’est pas aussi optimal, car tu y as notamment plein de distractions. »

Il reconnaît aussi que ces fermetures peuvent casser l’élan des gens ou même faire abandonner ceux qui venaient à peine de commencer à s’entraîner. « Il y a moins d’abonnements libres. Mais pour l’instant, je ne suis pas inquiet pour la continuation de notre entreprise. Nous pouvons notamment offrir les services de thérapies, ça nous aide. »

Les sports intérieurs limités
La majorité des infrastructures sportives intérieures ont fermé en même temps que les centres d’entraînement en zone rouge. Seuls les patinoires, les piscines et les endroits pour jouer au tennis ou au badminton demeurent ouverts. À l’extérieur, des activités de groupe peuvent se faire jusqu’à un maximum de huit personnes, mais le port du couvre-visage est obligatoire quand les membres du groupe ne pro- viennent pas de la même bulle familiale. Cette obligation s’applique aussi pour la course ou la marche.

image