23 mai 2018 - 09:04
Une deuxième guignolée pour subvenir au besoin
Par: Vincent Guilbault
Une deuxième guignolée se tiendra du 28 mai au 8 juin. Photo: François Larivière

Une deuxième guignolée se tiendra du 28 mai au 8 juin. Photo: François Larivière

Les chevaliers Claude Lebrun et Sylvio Bienvenue, le président d’honneur Jean-Pierre Charbonneau, Steve Bilodeau et Patrick Thibert, du Centre d’action bénévole, et Jean-Louis Richer, responsable du comptoir alimentaire. Photo: Vincent Guilbault

Les chevaliers Claude Lebrun et Sylvio Bienvenue, le président d’honneur Jean-Pierre Charbonneau, Steve Bilodeau et Patrick Thibert, du Centre d’action bénévole, et Jean-Louis Richer, responsable du comptoir alimentaire. Photo: Vincent Guilbault

«En mai l’année passée, j’avais remis 200 paniers depuis le début de l’année; là, je suis à 250», illustre Steve Bilodeau, coordonnateur service aux familles au Centre d’action bénévole de la Vallée-du-Richelieu.

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Claude Lebrun et Sylvio Bienvenue, du comptoir alimentaire des Chevaliers de Colomb, constatent la même chose. Les deux Chevaliers de Colomb estiment avoir reçu plus de 1298 demandes d’aide depuis octobre. Au moment d’écrire ces lignes, ils avaient 282 dossiers actifs. C’est variable d’une année à l’autre, mais la tendance est à la hausse, confirment les trois hommes.
La situation est la même pour les deux organismes: une seule guignolée ne suffit plus. C’est pour cette raison que les deux organismes ont annoncé mardi qu’ils tiendront une nouvelle guignolée estivale, du 28 mai au 8 juin. Les bénévoles ne cogneront pas aux portes comme en hiver. Les dons seront plutôt recueillis directement dans les locaux des organismes et dans les écoles.

Besoins criants
Même si les comptoirs ne sont pas vides et que la population a été plus que généreuse lors du dernier temps des Fêtes, les organisateurs constatent un manque criant de certains produits alimentaires: sauce à spaghetti, pots de confiture, légume en conserve, farine, compote et collation, céréales, cassonade, sucre et jus pour l’école et le camp de jour. Encore plus, les besoins en produit d’hygiène sont plus pressants, allant du shampoing au papier hygiénique. Il faut dire que les citoyens n’ont pas développé le réflexe de donner des produits d’hygiène lors de la guignolée.
«Les gens ont été généreux, confirme M. Bilodeau. J’ai 85 caisses de nouilles, illustre-t-il. Mais nous avons d’autres besoins.»

Le visage change
Depuis l’an dernier, les deux organismes estiment que les demandes d’aide alimentaire ont bondi de 25 %, ce qui explique aussi une hausse du nombre de bénéficiaires. Parmi les demandeurs, les organismes notent de plus en plus de personnes seules, ou monoparentale, et de jeunes familles à faible revenu. Certains ménages, dont les deux parents travaillent, peinent à joindre les deux bouts.
Beaucoup plus d’aînés se tournent aussi vers les banques de dépannage, surtout depuis deux ans, note M. Bienvenue. «Nous avons beaucoup de gens en provenance des HLM, qui vivent seulement de leur pension.» Certains prennent médicament et n’ont pas assurance, relance Steve Bilodeau.

Collaboration
Les deux organismes, qui gèrent chacun une guignolée différente sur les deux rives de la rivière Richelieu, ont décidé finalement d’unir leurs forces pour les prochaines guignolées et le partage des denrées, en commençant par la guignolée estivale. Déjà, les deux organismes partagent de plus en plus leurs denrées, en commençant par la viande congelée remise par les épiceries de la région.
«Nous voulons collaborer encore plus, souligne Claude Lebrun. Ce n’est pas une fusion, mais nous voulons mieux nous organiser. On y pensait depuis un bout à une guignolée en été. En novembre et en décembre, [nos réserves] commencent déjà à être restreinte. Mais cette année, il nous manque des choses.»
Pour sensibiliser la population, les organisateurs se sont tournés vers l’ex-président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau, qui agira à titre de président d’honneur. L’ancien député n’a pas hésité à endosser le rôle, lui qui s’est déjà impliqué pour l’organisme Oxfam en Afrique. «J’ai vu ce qu’était le tiers monde. Mais je savais déjà […] à mon retour que le tiers monde, ce n’est pas juste ailleurs; c’est chez nous aussi. Il paraît moins, mais il existe. Ça donne un choc lorsque tu fais du porte-à-porte dans notre région et que tu vois la pauvreté, des concitoyens qui souffrent.»
M. Charbonneau espère que par sa présence, il mobilisera la population à faire preuve de générosité.

Dans les écoles
Des boîtes pour recueillir les denrées alimentaires et les produits d’hygiène seront installées dans plusieurs écoles primaires et secondaires de la région, du 28 mai au 8 juin: Jolivent, Le Petit-Bonheur, Au Cœur-des-Monts, Le Tournesol, Saint-Mathieu, La Farandole, Cedar Street, de l’Amitié, Georges-Étienne-Cartier, Des Trois temps, Saint-Denis, Saint-Charles et Notre-Dame, ainsi que l’école secondaire Ozias-Leduc.
La population est aussi invitée à remettre ses dons directement au local des Chevaliers de Colomb, au 250, Hubert, à Belœil, les 9 et 10 juin. Pour les résidents de Saint-Jean-Baptiste, la bibliothèque et l’hôtel de ville accueilleront les dons aux mêmes dates. Pour les autres municipalités desservies par le Centre d’action bénévole Vallée-du-Richelieu, il est possible de contribuer en semaine, entre 9h et 16h, au 288A Radisson, à Mont-Saint-Hilaire.

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