15 avril 2018 - 10:23
Confusion à l’intersection Raymond-Dupuis et chemin des Patriotes
Une contravention de 169 $ pour un comportement généralisé
Par: Vincent Guilbault
Plusieurs automobilistes franchissent la ligne de l’accotement afin de virer à droite sur le chemin des Patriotes. Photos: Vincent Guilbault

Plusieurs automobilistes franchissent la ligne de l’accotement afin de virer à droite sur le chemin des Patriotes. Photos: Vincent Guilbault

Michèle Lapalme.

Michèle Lapalme.

Michèle Lapalme ne digère pas sa contravention de 169 $ (2 points d’inaptitude) reçue pour avoir roulé sur l’accotement de la rue Raymond-Dupuis. Même si un juge l’a reconnue coupable en mars dernier, et qu’elle admet avoir commis l’infraction, Mme Lapalme souligne toutefois que tous les automobilistes qui empruntent cette route doivent continuellement enfreindre la réglementation pour assurer leur sécurité.

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Pour se rendre sur le chemin des Patriotes, les automobilistes en provenance du pont Jordi-Bonnet, en direction de Mont-Saint-Hilaire, doivent sortir à la droite du pont puis contourner l’arrêt d’autobus pour emprunter la rue Raymond-Dupuis. Une fois sur cette courte rue, qui se termine par un feu de circulation sur le chemin des Patriotes, les automobilistes devraient circuler dans une seule voie. En pratique, les automobilistes ont par contre pris l’habitude de se séparer en deux voies, selon leur volonté de tourner à droite (vers Saint-Charles-sur-Richelieu) ou à gauche (vers Otterburn Park). Ces deux voies de circulations, artificielles, ne sont pas délimitées par une ligne de séparation ni par la signalisation routière.
La seule ligne blanche est celle de l’accotement, à droite, qu’il est interdit de traverser. En une dizaine de minutes, L’Œil Régional a constaté sur place que la plupart des automobilistes qui tournent vers la droite, en direction de Saint-Charles, frôlent ou empiètent en partie sur l’accotement.
Selon Mme Lapalme, un conducteur qui veut tourner à droite n’a pas le choix: s’il décide de rester dans la voie de gauche, avant de tourner à droite à l’intersection, il va être percuté. «Ce n’est pas prudent de ne pas aller à droite. Des gens vont se faire rentrer dedans automatiquement.»
Mme Lapalme n’en démord pas: la signalisation guide mal les conducteurs. «Au moins, s’il y avait de la signalisation, mais il n’y a rien. Ça fait 50 ans que je conduis, je sais lire un panneau, mais il n’y a rien. Même après mon passage à la cour, je suis retournée sur place et tout le monde fait pareil. Ce n’est pas une excuse, mais on ne sait rien.»

Interprétation
Le responsable des communications de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, Jean-Luc Tremblay, pense que les automobilistes peuvent circuler dans les deux voies, même s’il n’y a pas de ligne au sol. Après avoir consulté un superviseur affecté à la circulation, le porte-parole souligne qu’en principe, si un automobiliste ne traverse pas la ligne d’accotement, il est dans son droit.
Selon lui, les policiers ne considèrent pas cette intersection comme problématique. Même si un patrouilleur peut remettre une contravention en constatant une effraction, comme dans le cas de Mme Lapalme, M. Tremblay affirme que les policiers ne mènent pas d’opération ciblée à cet endroit. «Un policier peut décider d’agir, rien ne l’empêche. Mais beaucoup de policiers résident dans le secteur et connaissent les us et coutumes de l’intersection.»
De son côté, le ministère des Transports, responsable de l’intersection, souligne que l’absence d’une ligne pointillée oblige les automobilistes à rester dans une seule voie. Contrairement à ce que dit la police, même si la largeur peut inciter les conducteurs à circuler sur deux voies, la signalisation ne le permet pas, affirme la porte-parole Karine Abdel. Selon elle, la route s’élargit près du chemin des Patriotes seulement pour permettre aux camions et aux autobus de virer sur le chemin sans empiéter sur les autres voix.

Plainte
Après avoir défrayé un montant supplémentaire de 100 $ pour sa contestation devant la Cour municipale de Mont-Saint-Hilaire, sans succès, Michèle Lapalme est encore indécise sur sa décision de porter sa cause en appel. La conductrice demande toutefois au MTQ, responsable de l’artère, de mieux encadrer le secteur. Elle invite la population à se plaindre au MTQ pour éviter que d’autres conducteurs se fassent prendre.
De son côté, le MTQ souligne n’avoir reçu aucune plainte concernant l’endroit. Aucuns travaux de signalisation ou de marquage ne sont prévus pour le moment.
La Ville de Mont-Saint-Hilaire souligne que seulement six contraventions ont été remises à des conducteurs qui ont roulé dans l’accotement, à cette intersection, depuis janvier 2016. La Ville souligne qu’une demande de virage à droite sur le feu rouge a été demandée par un résident, mais aucune autre plainte n’a été enregistrée.
Selon la porte-parole Annie Guillemette, une demande a été formulée au MTQ pour réaménager le secteur, mais la hauteur du pont ne le permettrait pas.

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