6 août 2020 - 20:49
Exclue du caucus depuis un an
Une conseillère municipale se dit victime de fausses allégations
Par: Denis Bélanger

Mona Morin Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La conseillère municipale Mona Morin du district 4 a été exclue du comité plénier par les autres élus du conseil municipal de Saint-Mathieu-de-Beloeil il y a plus d’un an. Elle clame que les autres conseillers l’ont expulsée sous de fausses allégations et que son exclusion est surtout une manœuvre à saveur politique ou personnelle.

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Les comités pléniers, ou caucus, sont des rencontres non obligatoires qui permettent aux élus de débattre confidentiellement d’enjeux avant de prendre la parole publiquement en conseil municipal.

Mona Morin a été exclue en septembre 2018, et la décision a été officialisée par résolution en avril 2019. Toujours sans date pour sa réintégration au caucus, Mona Morin s’est tournée vers L’Œil Régional pour condamner cette « atteinte à sa réputation ». Elle maintient que les allégations de manquement au code déontologique invoquées par les autres élus sont fausses.

Rencontre publique

En entrevue, le maire Normand Teasdale confirme que la raison de l’exclusion remonte à une soirée du conseil municipal de septembre 2018. Ce soir-là, plusieurs citoyens s’étaient déplacés pour entendre les élus se prononcer sur la possibilité de diminuer la vitesse sur le Chemin Trudeau. Selon Mme Morin, les élus ont discuté du dossier en comité plénier, avant la séance publique, et ils se sont mis d’accord pour ne pas bouger en ce sens, même si certains d’entre eux étaient en faveur. Le conseil s’est donc opposé au changement devant le public, à l’unanimité.

Après la soirée, Mme Morin affirme avoir été rencontrer les citoyens à l’extérieur du bâtiment de l’hôtel de ville pour inviter les citoyens à continuer de mettre de la pression sur le conseil s’ils voulaient que la situation change. Elle n’était pas accompagnée des autres élus.

D’autres élus affirment plutôt que Mme Morin aurait divulgué des informations confidentielles concernant le caucus, ce que la principale intéressée réfute. « Ils pensent que j’ai nommé ceux qui étaient contre [le changement de vitesse] en caucus, mais je n’ai jamais donné de nom; jamais, jamais, jamais, affirme Mona Morin. J’ai seulement expliqué comment ça fonctionne un caucus et l’idée de consensus, et je leur ai dit que c’est confidentiel. »

Questionné à ce sujet, le maire Normand Teasdale confirme ne pas « avoir de preuve », mais que quatre membres auraient été témoins de la diffusion d’informations confidentielles, dit-il, sans pouvoir donner plus de détails sur la nature des propos.

Un an plus tard

Normand Teasdale, qui a fait campagne en compagnie de Mme Morin pendant les élections, concède qu’il n’a pas de pouvoir dans cette décision puisque c’est le conseil qui doit voter pour la réintégration de Mme Morin, et que les autres conseillers s’opposent à son retour. M. Teasdale a apporté le point en caucus plusieurs fois, mais les autres conseillers ont toujours voté contre la réintégration. M. Teasdale souligne toutefois que certains conseillers seraient prêts à réintégrer Mme Morin, dit-il, sans les nommer.

M. Teasdale affirme que les droits de Mme Morin ne sont pas brimés. Elle obtient toute la documentation possible pour faire son travail d’élue, dit-il, et elle peut rencontrer la directrice générale pour obtenir réponse à ses questions.

Mais pour Mona Morin, la situation est tout de même intolérable puisque les électeurs de son district sont privés d’une présence au comité plénier où se tiennent des discussions importantes concernant la gestion de la Ville. Surtout, c’est sa réputation qui est salie par les allégations de manquement à la déontologie, maintient-elle.

Raisons politiques ou autres

Lorsque l’exclusion du comité plénier avait été adoptée officiellement, Mme Morin avait pris la parole pour questionner les élus sur les motifs de cette décision. « Est-ce que mon exclusion avait à voir avec mon apparence […], mes allégeances politiques, mon orientation sexuelle, mon doctorat ou mon sens de l’humour? Ou toutes ces raisons? Puisque les raisons qu’ils ont évoquées étaient fausses, alors il doit y avoir autre chose. » Mme Morin pense que sa tenue vestimentaire peu soignée et le fait qu’elle soit lesbienne dérangent les autres élus, mais elle admet qu’aucun d’entre eux n’en a fait mention officiellement.

Aucun élu n’a voulu répondre à Mme Morin en public. Mme Morin prétend aussi que le conseil municipal est divisé en deux équipes et que les conseillers municipaux qui faisaient équipe avec l’ancien maire Michel Aubin ont en quelque sorte pris le contrôle des décisions. C’est pour cette raison, affirme-t-elle, que tous les postes ou sièges au sein d’organismes de la région qui sont rattachés à une prime monétaire ne lui reviennent pas.

Doctorante en médecine vétérinaire, Mme Morin pense qu’elle était plus que qualifiée pour siéger au conseil d’administration de la régie intermunicipale des Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu, mais le siège a été voté à la conseillère Diane Demers.

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