18 mars 2016 - 00:00
Une commerçante veut sensibiliser des entrepreneurs
Par: Karine Guillet
Carolanne et Andrée Ann Blanchard.

Carolanne et Andrée Ann Blanchard.

COMMUNAUTÉ. Propriétaire du café Sociéthé à Belœil, Andrée Ann Blanchard a toujours su qu’elle voulait travailler avec des personnes présentant une déficience intellectuelle. Après quelques mois avec Carolanne, la commerçante souhaite maintenant encourager d’autres entrepreneurs à faire de même.

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La propriétaire a eu envie d’intégrer la clientèle handicapée à son entreprise grâce à une expérience de travail à la maison de répit l’Intermède, à Belœil. «Ça fait longtemps que je travaille avec cette clientèle et je connaissais tout leur potentiel. Je voulais pouvoir leur donner une chance de travail valorisant, stimulant», explique-t-elle.

Carolanne a joint l’équipe du café, qui compte quatre employés, un peu avant les Fêtes. La jeune femme, atteinte de trisomie, y œuvre maintenant à raison de deux jours par semaine, où elle s’occupe de tâches variées comme le ménage, le service à la clientèle et la confection de breuvages et de nourriture. «J’aime préparer les sandwiches, cuire les biscuits et les gâteaux», témoigne-t-elle.

Mme Blanchard était déjà en démarches avec le Centre intégré de Santé et de services sociaux Montérégie-Ouest (CISSSMO) lorsque la mère de Carolanne l’a appelé alors qu’elle était en pleines rénovations. «Carolanne, je la croisais sur le bord de la rue. Elle avait l’air tout enjouée, se rappelle-t-elle. Sa mère m’a appelé. Elle avait entendu parler de moi, du café et que je voulais engager des personnes handicapées. C’est là que j’ai réalisé que la personne que je croisais était Carolanne.»

Très autonome

Selon la commerçante, Carolanne a facilement intégré l’équipe du café en collaboration avec son éducatrice. Si l’éducatrice passe encore fréquemment au café, Mme Blanchard soutient toutefois que le quotidien avec son employé ne nécessite pas sa présence.  «C’est sûr que si ça continue à bien aller, l’éducatrice va s’en aller, mais c’est normal. Mais en cas de pépins, je peux toujours les appeler [le CISSSMO] ou les parents à Carolanne», explique-t-elle.

Même si Carolanne ne peut travailler seule, la propriétaire soutient que son employée lui permet de la libérer pour se consacrer à l’administration du café. «Carolanne est hyper autonome. Je lui dis les choses une fois et elle s’en souvient. Elle peut faire beaucoup de choses par elle-même aussi.»  

La propriétaire note aussi que le contact avec les clients a également eu un impact positif sur Carolanne, en l’aidant à passer par-dessus sa gêne.  «Son assurance a augmenté en flèche. Elle a toujours été débrouillarde, mais plus elle en connaît, plus elle m’impressionne.»

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