4 octobre 2016 - 00:00
Une alarme sur cinq est non fondée
Par: Karine Guillet
Afin de réduire les impacts d'une fausse alarme, le nombre de pompiers mobilisés au déclenchement d'une alarme varie en fonction de la classification du bâtiment.

Afin de réduire les impacts d'une fausse alarme, le nombre de pompiers mobilisés au déclenchement d'une alarme varie en fonction de la classification du bâtiment.

SÉCURITÉ. Les pompiers de la région se déplacent en moyenne 110 fois par année pour répondre à de fausses alarmes. De fausses alertes qui mobilisent temps et ressources, mais qui tiennent aussi les pompiers loin des véritables urgences.

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De 2010 à aujourd’hui, les pompiers Belœil se sont mobilisés 756 sur des alarmes incendie infondées.

Même s’il n’y aucun incendie, les municipalités doivent tout de même déployer des ressources pour répondre à ces appels. Selon les calculs de Beloeil et de Mont-Saint-Hilaire, chaque appel mobilise cinq pompiers par caserne, pour un coût qui se situe entre 450 à 500$ par appel par caserne. Si l’alarme nécessite un déploiement en mode multicaserne, la Ville demanderesse doit également payer la note des municipalités répondantes.

Annuellement, cela pourrait représenter près de 50 000$. C’est en plus des inconvénients qu’occasionnent ces déplacements. «Cela monopolise les pompiers loin des urgences véritables, pouvant ainsi compromettre la sécurité des citoyens advenant un véritable incendie dans un autre secteur. Cela entraîne également un danger pour nos intervenants d’urgence et nos concitoyens lors de nos déplacements en urgence», explique la porte-parole de Belœil, Caroline Nguyen Minh.

Mauvaise installation, principale cause

Le plus souvent (40% des cas), les fausses alarmes sont déclenchées par de la fumée légère, causée par de la vapeur d’eau, de la fumée de cigarette ou de la fumée de chauffage. Près de 10% des fausses alarmes sont attribuables à des travaux de construction; 20% des alarmes infondées sont toutefois engendrées par une mauvaise installation de l’alarme, comme partout au Québec.

D’autres facteurs, comme une panne de courant, l’humidité extérieure ou le contact de l’eau après une fuite peuvent aussi déclencher des alarmes.

Prévenir plutôt que punir

Les pompiers misent davantage sur la prévention que la punition pour réduire le nombre de fausses alarmes. À Beloeil, seulement huit constats d’infraction pour des alarmes défectueuses ont été remis cette année. Mont-Saint-Hilaire n’en a émis qu’un seul.

Selon le directeur des communications Pierre Tadros, Mont-Saint-Hilaire annule toutefois les constats d’infraction lorsque le propriétaire de l’alarme prouve qu’il a fait réparer le problème.

«Beaucoup de municipalités optent pour une réglementation plus sévère sans informer  les propriétaires des causes et effets d’un déclenchement, explique Mme Nguyen Minh. Le fait d’appliquer une tarification élevée en résulte à une non-atteinte de l’objectif de protection des citoyens. Souvent, les gens, sans savoir la cause du déclenchement, opteront pour le débranchement du central afin d’éviter une contravention. Solution facile, mais peu efficace face aux incendies.»

 

Les alarmes qui se déclenchent à cause d’un feu de cuisson n’occasionnent pas de contravention même si les pompiers se déplacent inutilement. Les pompiers profitent de ces occasions pour voir si le détecteur est placé au bon endroit.

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