9 août 2015 - 00:00
Un policier aux gants argentés
Par: Denis Bélanger
Pierre-Olivier Guilbault lançant quelques coups sous les instructions de son entraîneur Denis Bélanger.

Pierre-Olivier Guilbault lançant quelques coups sous les instructions de son entraîneur Denis Bélanger.

L’automne dernier, Pierre-Olivier Guilbault a demandé à un entraîneur de boxe de le préparer en vue des Jeux mondiaux des policiers et des pompiers de Fairfax aux États-Unis. L’agent de police n’avait jamais disputé auparavant un seul combat amateur. Les efforts ont porté fruit, car le jeune homme est revenu dernièrement de la compétition avec la médaille d’argent.

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Ce Julievillois avait déjà quelques bases du noble art lorsqu’il a approché Denis Bélanger, entraîneur de boxe et copropriétaire de l’Académie Impak  MMA de Saint-Mathieu-de-Belœil. «Je suivais là depuis quelque années des cours de boxe récréatifs  notamment pour des fins d’autodéfense et non pas dans le but de me battre, ajoute-t-il. Je me suis inscrit à la compétition pour le challenge et le dépassement de soi. Je savais que j’étais capable de réussir.»

Guilbault disposait de neuf mois seulement pour se préparer. «C’était un délai raisonnable étant donné que P-O était physiquement capable de s’entrainer. Je n’avais pas à me préoccuper de cet aspect. P-O se concentre facilement et c’est quelqu’un qui est en contrôle», d’ajouter Denis Bélanger.

Mais avant les Jeux mondiaux, il était nécessaire de mesurer la qualité de l’entraînement. Pierre-Olivier a disputé son premier combat amateur à la fin mai aux gants de bronze chez les cinq combats et moins, 81 kg. Il a gagné son premier duel. Au deuxième tour, il s’est avoué vaincu par décision contre l’éventuel champion de la compétition. Guilbault a été le seul à avoir entendu le son de la dernière cloche contre ce boxeur, habitué aux knockouts.

Une médaille méritée

Pendant les Jeux mondiaux, Pierre-Olivier Guilbault a dû boxer avec une figure inconnue dans son coin, Denis Bélanger n’ayant pas été en mesure de se libérer pour la compétition. «On m’a prêté un entraîneur. C’était un pompier de New-York. Après mon premier combat, il m’a dit qu’il aimait ma façon de me battre et confirmé qu’il serait là les autres jours. Mais j’ai quand même trouvé cela difficile de ne pas avoir mon entraîneur. Quand je me bats, je suis capable d’entendre ce qu’il me disait. Mais à Fairfax, je n’entendais rien.»

Malgré l’absence de son entraîneur habituel Guilbault a vaincu par décision deux Américains pour obtenir son billet en finale. Dans le combat de la médaille d’or, il a affronté un Espagnol. Le duel a été très serré et Pierre-Olivier a perdu par décision partagée.

«Oui, il y avait un peu de déception d’avoir perdu. Je croyais d’ailleurs avoir gagné. Mais j’étais quand même fier. Pour moi, je n’ai pas perdu l’or, mais gagné l’argent. C’est certain que je vais continuer à faire de la boxe.»

Denis Bélanger s’est dit bien fier de son protégé. Il compte bien être dans le coin de son boxeur aux prochains Jeux mondiaux des policiers et pompiers qui auront lieu à Montréal en 2017. «Il a travaillé pour se rendre là, ça n’a pas été de la chance. D’ailleurs quand il est parti pour les jeux, je ne lui ai pas dit bonne chance. Je lui ai plutôt souhaité du succès.»

Aux Jeux, Pierre-Olivier Guilbault a aussi récolté une médaille de bronze en rugby, en 2e division avec son équipe des Blue Blacks de Montréal.

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