30 juin 2021 - 19:58
Pascal Normand, résident de Belœil
Un photographe urbain habité par la région
Par: Olivier Dénommée
Pascal Normand a fait sa réputation en se consacrant à la photographie nocturne mettant en vedette le patrimoine bâti, souvent industriel. Cet artiste autodidacte aime donner un côté « cinématographique » à ses œuvres, un clin d’œil à son ancienne carrière.
Photo François Larivière | L'Œil Régional ©
Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Pascal Normand a fait sa réputation en se consacrant à la photographie nocturne mettant en vedette le patrimoine bâti, souvent industriel. Cet artiste autodidacte aime donner un côté « cinématographique » à ses œuvres, un clin d’œil à son ancienne carrière. Photo François Larivière | L'Œil Régional © Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Même s’il est originaire de la banlieue de Québec, c’est à Montréal que l’artiste Pascal Normand s’est découvert artistiquement, tout d’abord dans le milieu de la télé et du cinéma puis, depuis une douzaine d’années, comme photographe. Mais il n’a rien perdu de sa démarche axée sur la photographie urbaine nocturne depuis qu’il s’est installé avec sa petite famille à Belœil.

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Rencontré dans son atelier, le photographe de 42 ans a relaté son parcours peu commun. « Dans certaines périodes de creux, j’ai eu des remises en question par rapport à la télé et au cinéma dont la liberté créative est dictée par le budget et par les décisions des producteurs et des diffuseurs. J’en avais assez d’un éléphant qui accouchait d’une souris. » Celui qui s’adonnait déjà, pour le plaisir, à la photographie nocturne a décidé à 30 ans de se lancer à temps plein à ce médium qu’il le fascine, un choix qu’il n’a jamais regretté. « Il y a quelque chose d’émerveillant de faire de la photo de nuit avec une longue exposition. C’est presque magique », résume-t-il.

Pascal Normand s’est rapidement spécialisé dans la photo mettant de l’avant le patrimoine bâti dans sa ville adoptive, à laquelle il ajoute des modifications numériques et des jets de peinture. « Je travaille sur des couches d’histoire. Les bâtiments patrimoniaux ont déjà une richesse de textures et j’en ajoute une autre avec la peinture. Même si je suis loin d’être le premier à mélanger la photo et la peinture, on me dit encore que je crée quelque chose qu’on ne voit pas souvent. »

 

Pascal Normand, résident de Belœil depuis deux ans, s’est penché sur une série d’œuvres inspirées de la région qu’il compte dévoiler prochainement. Photo François Larivière | L’Œil Régional © Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Garder son identité

Après s’être affiché pendant aussi longtemps comme un photographe urbain vivant à Hochelaga, Pascal Normand avoue avoir eu quelques craintes lorsqu’il a décidé, avec sa famille, de déménager à Belœil il y a deux ans. « On me demandait souvent si j’allais continuer à faire des œuvres de Montréal et ça me faisait moi-même peur de perdre mon identité en déménageant, mais j’ai vite réalisé que je ne perdais pas tout mon bagage montréalais. » Au contraire, sa nouvelle vie lui a inspiré une série d’œuvres plus rurales, créées dans le même esprit, mais dans un environnement moins surchargé que dans un contexte urbain. « Je me suis toujours laissé imprégner par mon environnement, alors ça s’est fait inconsciemment, mais j’ai très hâte de faire découvrir mes œuvres inspirées de ma nouvelle région », soutient-il.

L’arrivée de la COVID-19 a aussi éveillé des craintes pour le photographe, surtout au début, mais il s’est vite ressaisi. « Ça a été une très bonne année », commente-t-il au sujet de ses ventes en 2020. Et si le photographe n’a pas été influencé par la pandémie dans son processus créatif, il l’a été plutôt été par l’imposition d’un couvre-feu en début d’année. « Sortir la nuit est essentiel à mon travail et j’ai découvert le thrill d’être un des seuls à être dehors après le couvre-feu », relate-t-il.

Ça lui a inspiré directement une toute nouvelle série de créations circulaires tout en dualité où on reconnaît très bien sa signature urbaine. À ces œuvres s’ajouteront de brefs textes expliquant la démarche derrière chacune. « Sans avoir vu le résultat final, une galerie me demande déjà les œuvres que je vais créer dans cette série et il y a déjà des ventes… Ça me semble assez prometteur », se réjouit Pascal Normand, qui a dévoilé le « chapitre 1 » de cette nouvelle série dans son infolettre de juin.

Été chargé

Après une longue année sans rencontrer le public, les prochains mois s’annoncent beaucoup plus occupés pour Pascal Normand, à commencer par une participation – en présentiel! – à Mtl en Arts, du 30 juin au 4 juillet, une première exposition en personne pour l’artiste depuis le début de la pandémie. Ses œuvres se retrouveront par la suite au Toronto Outdoor Art Fair, du 2 au 11 juillet, à Couleurs urbaines de Granby du 30 juillet au 1er août et au symposium Bromont en Art du 27 au 29 août. Dans la région, il sera aussi possible de voir une de ses œuvres dans le hall d’exposition du Centre culturel de Belœil, dans le cadre d’une exposition collective, du 8 juillet au 14 août, puis en solo à la maison de la culture Villebon, du 7 au 31 octobre prochain. « Et je demeure disponible pour des visites en atelier! », ajoute l’artiste, qui participe notamment à la Route des Arts du Richelieu cette année.

Pour en savoir plus sur la démarche de l’artiste et pour découvrir ses œuvres, rendez-vous sur son site pascalnormand.com.

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