8 janvier 2020 - 14:27
Vidéaste pour les parachutistes
Un passe-temps complètement « sauté »
Par: Denis Bélanger
Martin Casgrain
Photo gracieuseté

Martin Casgrain Photo gracieuseté

Martin Casgrain de Belœil capte des images depuis des années en plein ciel, un parachute dans le dos. Ses talents et aptitudes ont été remarqués par l’équipe féminine canadienne de compétition de vols en formation qui l’ont recruté pour filmer en plein vol leur performance. Une tâche importante pour permettre à l’équipe de marquer des points.

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M. Casgrain a commencé à photographier les gens en tandem il y a environ huit ans. Il fait ce boulot à temps plein pendant cinq ans. « On survit plus que d’autre chose. On le fait surtout par passion; aujourd’hui, j’occupe un autre emploi également, car l’hiver on ne saute pas. »
De fil en anguille, Martin Casgrain a été mis en contact avec l’équipe canadienne. Une expérience qui lui a permis de voyager partout à travers le monde. Il a notamment visité les États-Unis, la République Tchèque, Dubai et l’Australie pour ne nommer que ces destinations.
En compétition, dès que les pieds décollent de l’avion, les quatre parachutistes ont 35 secondes pour exécuter le plus de mouvements imposés. Les juges ne suivent pas la performance en direct. Ils donnent leur pointage à partir de la vidéo filmée par le caméraman/photographe.
« Il faut que tout le monde soit synchronisé pour que l’on sorte en même temps. Si tu as des gens ou même une main qui sortent du cadre, tu n’as pas le point. Il faut être alerte : le moindre geste fait la différence. Je me dois d’avoir une synergie avec l’équipe. Tu regardes le sol, tu n’as aucune idée à quelle hauteur tu es, tu les suis, et une fois qu’elles se séparent dans les airs, on ouvre le parachute. Je n’ai jamais raté mon coup en compétition », rapporte Martin Casgrain, qui se sert d’une caméra de poche installée dans le casque pour filmer la compétition.
Les membres de l’équipe canadienne sont vêtus de noir avec des gants blancs pour que leurs mouvements soient bien perceptibles aux yeux des juges. On évite notamment les couleurs comme le vert pour éviter d’être confondu avec certains sols. Le Belœillois a eu la chance de voir les Canadiennes décrocher le bronze une fois en 2015. « Il y a une belle ambiance entre les équipes. On ne part pas avec l’esprit comme dans d’autres sports où les autres veulent démolir leurs adversaires », renchérit-il.

Martin Casgrain en compagnie des membres de l’équipe canadienne
Photos gracieuseté

Un cadeau de ses parents
Martin Casgrain a maintenant plus de 3000 sauts en parachute derrière la cravate. Bien que la poussée d’adrénaline n’est plus comparable à celle ayant précédé le premier saut, il ressent toujours des petits papillons dans le ventre avant de plonger. Dans son cas, les manèges ne réussissent plus à lui procurer de sensations fortes!
Il doit son premier saut à ses parents par un cadeau offert il y a environ 10 ans pour son 18e anniversaire. « Ils voulaient souligner le fait qu’on se lance dans la vie quand on devient adulte. Je ne m’attendais pas à ça, j’étais super content. Mes parents ont offert ce cadeau à tous leurs enfants à 18 ans. »
Il a tellement eu la piqûre qu’il a décidé de faire son cours de parachutiste. Il a eu quelques hésitations au moment du premier saut seul, mais il s’est vite abandonné dans le ciel. « C’est quasiment rendu comme une drogue. Tu n’as pas de mot pour décrire la sensation, mais tu en veux encore plus. »
Sauts et ciels
Chaque ciel a ses particularités et son propre paysage. Les nuages et leur épaisseur varient d’un moment à l’autre. « C’est le fun de passer à travers un nuage humide, car tu vois un rond en arc-en-ciel. »
M. Casgrain se souvient encore du moment où il pouvait apercevoir un orage au loin en plein saut. « On a sauté sur un fond noir. Un ciel n’est jamais pareil. »

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