25 novembre 2020 - 14:17
Maison de pierres – Confiné aux voyages
Un deuxième album minimaliste pour Nicolas Boulerice
Par: Olivier Dénommée
Pour enregistrer son deuxième album solo, Maison de pierres – Confiné aux voyages, l’Antonien Nicolas Boulerice a fait appel au talent du contrebassiste Frédéric Samson. Les treize complaintes traditionnelles que renferme cet opus ont été enregistrées à Saint-Antoine. Photo Tzara Maud

Pour enregistrer son deuxième album solo, Maison de pierres – Confiné aux voyages, l’Antonien Nicolas Boulerice a fait appel au talent du contrebassiste Frédéric Samson. Les treize complaintes traditionnelles que renferme cet opus ont été enregistrées à Saint-Antoine. Photo Tzara Maud

Le résident de Saint-Antoine-sur-Richelieu Nicolas Boulerice continue de surprendre. Celui qu’on connaît comme membre du groupe trad Le Vent du Nord et président du festival Chants de Vielles vient de lancer un nouvel album solo, ouvertement inspiré par la réalité de la dernière année. Même le titre, Maison de pierres – Confiné aux voyages, est un clin d’œil au contexte des derniers mois.

Publicité
Activer le son

Décrit comme le deuxième disque d’un triptyque, Maison de pierres était pourtant loin d’être prévu à l’horaire de Nicolas Boulerice. « C’est complètement un concours de circonstances. Avec mon pote Frédéric Samson, avec qui j’avais enregistré mon premier album Maison de bois, on s’est demandé quand on pourrait rejouer ensemble. J’ai toujours plein de projets, mais avec la pandémie, du temps s’est libéré et c’est là que l’idée est venue de faire un triptyque. » Il précise du même souffle que le troisième opus, qui s’appellerait Maison de paille, est déjà en construction.
Maison de pierres est loin des albums trad que l’on connaît : l’album explore pour l’occasion un répertoire de complaintes plus ou moins connues et avec une instrumentation particulièrement dépouillée. Seule la contrebasse de Frédéric Samson accompagne la voix de Nicolas Boulerice sur la majorité des pistes. « On amène un répertoire différent et le fait que l’arrangement des chansons soit “tout nu” laisse beaucoup de place à la création artistique », mentionne l’Antonien. Les exceptions sont « L’empêchement » et « Le roi Renaud », où l’on peut aussi entendre le violon d’Olivier Demers, et « Lettre d’un voyageur », où Geneviève Nadeau ajoute sa voix à celle de Nicolas Boulerice.

Maison de pierres – Confiné aux voyages de Nicolas Boulerice est disponible depuis le 20 novembre.

Sons du quotidien
« Avec Le Vent du Nord, je suis tout le temps sur la route, mais cette année est différente et j’ai eu le temps de marcher dans mon village en écoutant de la musique. Un jour, j’ai entendu les outardes à travers mes écouteurs et ça m’a amené une autre lecture de la musique que j’écoutais. C’est là qu’on a eu l’idée d’incorporer des sons entendus de la nature ou du quotidien à chacune des chansons », précise le musicien, qui voit ces sons comme le « troisième personnage » dans les enregistrements réalisés en août à l’église Saint-Antoine-de-Padoue.
Parmi les 13 chansons retenues pour Maison de pierres, Nicolas Boulerice porte particulièrement « Le mois de mai » dans son cœur. « C’est probablement la plus connue du lot et j’ai douté avant de l’inclure, mais elle m’avait été apprise par ma grand-mère et j’ai essayé d’aller ailleurs. Avec Frédéric, on a réussi à lui donner une autre swing, un autre visage, et je suis bien content du résultat. » D’ailleurs, le livret accompagnant l’album révèle de quelle façon les treize complaintes de Maison de pierres ont voyagé pour la première fois jusqu’aux oreilles du musicien.

Album de circonstance
Si on s’imagine que plusieurs aiment faire jouer les albums de musique traditionnelle à l’approche des fêtes, cette musique est peut-être appropriée pour le Noël que bien des gens s’apprêtent à vivre. « C’est certain que l’album plaira avant tout aux amateurs de musique trad, mais il s’adresse à tout le monde. C’est très différent des autres et ça crée une ambiance bien particulière grâce au choix d’instrumentation. C’est peut-être l’album de circonstance pour un temps des fêtes sans party? », lance Nicolas Boulerice. Il croit aussi que le côté « jazzy » de la contrebasse de Frédéric Samson pourra inciter quelques mélomanes à mettre l’album en musique d’ambiance lors d’un souper en tête-à-tête.
Nicolas Boulerice confirme son intention de faire voyager la musique de son nouvel album dans la prochaine année, lorsque les spectacles pourront reprendre. À cela s’ajoutent ses autres engagements, notamment avec Le Vent du Nord, qui devraient le tenir très occupé dans les prochaines années. Ceux qui ont hâte d’entendre le troisième et dernier opus de son triptyque devront donc s’armer de patience parce qu’il se donne jusqu’à cinq autres années avant de compléter Maison de paille.

image