24 janvier 2018 - 10:15
Un ancien du club de patinage artistique de Belœil aux Jeux olympiques
Par: Denis Bélanger

Bruno Marcotte.

Bruno Marcotte (à droite), discutant avec ses protégés Eric Radford et Meagan Duhamel. Photo: Robert Gosselin

L’entraîneur de patinage artistique originaire de Belœil, Bruno Marcotte, vivra en février l’aventure des Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud, un rêve qu’il chérit depuis 30 ans. Le moment sera doublement précieux, car il pourra le savourer aux côtés de sa conjointe Meagan Duhamel, une sérieuse prétendante au podium à Pyeongchang, chez les couples.

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M. Marcotte a vu sa nomination sur la délégation canadienne être confirmée il y a une dizaine de jours au terme des championnats canadiens 2018, disputés à Vancouver. Il supervisera trois couples, soit les détenteurs du titre canadien et doubles champions du monde Meagan Duhamel et Eric Radford, Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro ainsi que les Sud-Coréens Kim Kyu-eun et Alex Kang-chan Kam.

Bruno Marcotte ne réalise toujours pas sa chance. Le déclic va probablement se faire une fois qu’il aura pris l’avion en direction de l’Asie. Les Jeux commencent le 9 février et il doit partir vers le 4. Chose certaine, il entend être présent à la cérémonie d’ouverture.

«J’ai eu l’occasion de vivre des championnats du monde devant des foules importantes. Mais là, ce sera encore autre chose. J’ai hâte de voir des entraîneurs des autres sports», confie celui dont le nom a été donné au trophée remis annuellement au patineur du club de patinage artistique de Belœil s’étant le plus démarqué durant la saison.

De Sarajevo à Sotchi
Bruno Marcotte a commencé à rêver aux Jeux olympiques en 1984 en voyant à la télé Gaétan Boucher remporter trois médailles, dont deux d’or, en patinage de vitesse aux Jeux olympiques d’hiver de Sarajevo. Il réalise quelques années plus tard que le rêve est possible lorsqu’il s’entraîne avec le couple de patineurs Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler, qui décrocha par la suite deux fois le bronze olympique et un titre mondial.

En 2002, Marcotte et sa partenaire avaient été nommés substituts pour les Jeux de Salt Lake City pour prendre la relève en cas de blessures, ce qui n’est pas arrivé. En 2010, pour les Jeux de Vancouver, le couple formé de Meagan Duhamel et Craig Buntin, qu’il dirigeait, a eu aussi l’étiquette de substitut. Aux Jeux de Sotchi en 2014, Bruno Marcotte n’était à l’époque qu’assistant entraineur de Radford et Duhamel.

Bruno Marcotte a néanmoins vécu l’atmosphère des Jeux olympiques en tant que spectateur. Il a fait le voyage jusqu’en terre russe à Sotchi pour encourager sa conjointe qui s’était qualifiée avec son partenaire. «C’est probablement plus stressant d’être dans les estrades. Ça avait été une belle expérience, plusieurs de mes amis étaient aussi sur place», ajoute-t-il.

Deux podiums
Les chances que l’un des protégés de Marcotte remporte une médaille sont bonnes, notamment en compétition par équipe, incluse dans le programme olympique depuis 2014. Aux derniers Jeux, le Canada avait terminé deuxième derrière la Russie. Meagan Duhamel et Eric Radford avaient contribué à cette médaille d’argent, de même que Kirsten Moore-Towers, qui patinait à cette époque avec un autre partenaire.

Pour Pyeongchang, les visées de l’équipe canadienne ne sont rien de moins que l’or, objectif réaliste étant donné qu’on retrouve de sérieux aspirants aux médailles dans chacune des quatre épreuves traditionnelles. Meagan Duhamel et Eric Radford devrait représenter le Canada au moins à une occasion durant ce concours. Il faudra voir s’ils feront le programme court et libre ou un seul des deux. «Je serai consulté pour le déroulement, mais la décision finale sera prise par Skate Canada. Nous ne voulons pas non plus dévoiler notre stratégie», explique M. Marcotte.

Concernant le concours en couple, l’entraîneur croit aux chances de médailles du duo Radford-Duhamel. Ce dernier avait terminé au 7e rang en 2014. «Ils ont leur destinée entre leurs mains. S’ils font deux bons programmes, ils termineront dans le top trois, mais à quelle place, c’est à voir? Du côté de Moore-Towers – Marinaro, on vise un top 10. Pour Kim Kyu-eun et Alex Kang-chan Kam, on verra. Ce sera la plus grosse compétition à laquelle ils auront participé.»

Une belle harmonie
Bruno Marcotte reconnaît qu’ils sont très peu d’entraîneurs dans sa situation, soit guider son épouse chez les couples avec un autre homme. Une situation qui se gère bien selon le principal concerné. «Eric est un de mes très bons amis. Je le connais depuis bien avant Meagan.» M. Marcotte est devenu l’entraîneur de Meagan Duhamel en 2008 et ils se sont mariés en 2015.

Il n’a pas non plus trop de difficultés à gérer plus d’un couple à la fois dans la même compétition. «Souvent, il y a de l’animosité lorsque deux couples qui aspirent à l’or sont entraînés par la même personne.»

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