16 août 2017 - 11:12
Susie Almgren et le post-Auberge
Par: Olivier Dénommée
Susie Almgren conserve d'agréables souvenirs de son passage à L'auberge du chien noir. «C'était une grande histoire d'amour dans toute l'équipe. Nos meilleurs moments étaient les rencontres de remue-méninge chez les auteurs, chaque année pendant au moins une dizaine d'années.»
Photo Julie Perreault

Susie Almgren conserve d'agréables souvenirs de son passage à L'auberge du chien noir. «C'était une grande histoire d'amour dans toute l'équipe. Nos meilleurs moments étaient les rencontres de remue-méninge chez les auteurs, chaque année pendant au moins une dizaine d'années.» Photo Julie Perreault

La fin du populaire téléroman L’auberge du chien noir en mars, après 15 saisons, est aussi la fin de la dernière production interne de Radio-Canada. L’émission a marqué de façon indélébile bien des Québécois, qui ne connaissent peut-être pas tous les noms des acteurs, mais qui pourraient aisément identifier leur personnage en les croisant dans la rue.

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C’est un peu le cas de Susie Almgren, comédienne résidant à Saint-Marc-sur-Richelieu, qui a incarné pendant des années l’Ontarienne Myriam Parker. Elle a vu son opportunité à L’auberge du chien noir comme un véritable «cadeau du ciel». «On m’a offert le rôle, sans même que j’aie à passer d’audition. C’était un personnage agréable à jouer et c’était drôle pour moi de jouer une anglophone qui aime le Québec.» Elle-même a la double citoyenneté canadienne et américaine, mais ne manque pas d’éloges pour la dynamique artistique québécoise à laquelle elle a vite pris goût. «Ça a été un vrai privilège d’interpréter ce rôle pendant toutes ces années. Ça m’a donné de l’assurance, dans mon jeu comme en français! Je trouve qu’ici, on vise plus de «rondeur» dans le rôle, par rapport à un contrat à Toronto par exemple.»

Garder le rythme

Même s’il y a près de deux ans, Sophie Prégent de l’Union des artistes avait dénoncé le fait qu’on faisait les séries québécoises comme de la «saucisse», Susie Almgren croit que le rythme québécois demeure plus humain qu’ailleurs en Amérique du Nord. «Au Québec, on peut être fiers parce qu’on se distingue au cinéma et à la télé par notre qualité. On a beaucoup de talent et de créativité ici.» Par contre, il serait problématique d’accélérer encore le rythme. «Est-ce qu’on valorise la qualité, ou «autre chose»?» Selon Susie Almgren, les producteurs québécois opteraient encore pour la première option.

Elle a aussi eu la chance de jouer dans quelques films du Québécois Xavier Dolan, dont The Life and Death of John F. Donovan qui est toujours en cours de production. «Travailler avec Xavier Dolan était un autre cadeau du ciel. C’est un humain extraordinaire.» Le film doit être disponible au public en 2018.

La campagne à tout prix

«C’était important pour moi de m’installer en campagne. Je voulais que mes enfants (aujourd’hui âgés de 30 et 27 ans) soient libres lorsqu’ils étaient jeunes», insiste Susie Almgren, questionnée sur le choix de Saint-Marc-sur-Richelieu. Un bémol: «Attention, je trouve que Saint-Marc a tendance à devenir banlieusard, ce qui ferait perdre son charme», craint-elle.

Quoi qu’il en soit, l’actrice ne regrette pas de faire sa carrière au Québec et au Canada, et, malgré sa citoyenneté américaine, ne s’associe pas aux décisions politiques prises au sud de la frontière. «Au Québec, on a d’autres valeurs, on n’est pas aussi matérialistes qu’ailleurs. C’est important de voir ce qui est vraiment précieux et de le protéger», conclut-elle.

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