26 octobre 2017 - 09:58
Sur la question de la vitesse
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

La révolution sera plus lente en banlieue que dans les rues de Montréal. Nos rues ne sont peut-être pas aussi dangereuses que celles de la métropole. N’y cohabitent pas non plus autant de cyclistes et de piétons. Mais même dans nos quartiers, la vitesse des voitures est un enjeu. Mais au-delà d’une réduction de la limite de vitesse, la lutte sera surtout celle des mentalités.

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Pas besoin d’aller bien loin. Un simple concept comme celui des traverses piétonnières peine ici à s’intégrer dans nos habitudes. Je vous lance le défi de franchir l’une des traverses dans le Vieux-Belœil en fermant les yeux. Acte de foi ou de folie?
Sans être de véritables pistes de course, les rues de la région seront appelées à la métamorphose. Les candidats en élection à Belœil ont accepté de discuter cette semaine d’une réduction de la limite de vitesse dans les rues à 40 km/h. Essentiellement, si on résume leur pensée, les deux partis sont prêts à ouvrir le débat. Déjà, le jeu dans la rue change le portrait; pour le mieux j’ose avancer.
En entrevue, la mairesse sortante Diane Lavoie souligne que les citoyens ne voulaient pas d’une réduction des limites de vitesse dans ses premières années à mairie, mais que le discours change ces jours-ci. Faut comprendre que c’est dans l’air. Le Devoir titrait en une de lundi dernier que la SAAQ appelle à un virage «sécurité». Dans un rapport remis au gouvernement provincial, l’organisme pousse vers une diminution de la vitesse dans les rues résidentielles, vers un meilleur contrôle policier près des traverses piétonnières et vers un aménagement systématique de trottoirs et de piste cyclable. Le tout, dans le cadre d’une réforme du Code de sécurité de la route du Québec.
Si on prend seulement la réduction de limite de vitesse, rappelons que d’ici un an, le centre-ville de Montréal devrait emboiter le pas. Plusieurs municipalités sont déjà passées à l’action. Et il faut lever notre chapeau à Otterburn Park. L’ancien maire Gérard Boutin a abaissé la limite de vitesse en 2012. «C’est une mouvance générale, soulignait-il à l’époque. Les Villes qui ont abaissé la limite à 40 km/h ont constaté qu’effectivement il y avait une diminution. Les gens s’habituent à lever le pied un petit peu. Chaque kilomètre-heure qui sera gagné à la suite de ce changement sera acquis pour nos enfants et les piétons.» Cinq ans plus tard, aucune apocalypse, la vie continue. En fait, elle continue peut-être même pour des personnes qui auraient pu perdre la vie! Bon, évitons d’être glauques.
J’amorçais la conversation en parlant du changement des mentalités. Ça commence même par moi. J’ai dû freiner hier sur le chemin des Patriotes parce que je suivais des cyclistes et que j’étais incapable de les dépasser. Je fustigeais les cyclistes mentalement dans ma voiture. Et pourtant, je suis finalement arrivé au travail 15 secondes plus tard. Et je ne parle pas des traverses piétonnières lorsque je tiens le rôle de conducteur. Au moins, j’en suis conscient!

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