24 octobre 2018 - 08:10
Simon Jolin-Barrette devient ministre
Par: Karine Guillet

Ancien avocat à la Ville de Montréal, Simon Jolin-Barrette avait battu Pierre Duchesne aux élections de 2014 avec une mince majorité. Aux dernières élections, les électeurs lui ont accordé un deuxième mandat avec plus de 11 000 voix d’écart. Photo: Archives Yann Canno

Le député de Borduas Simon Jolin-Barrette risque d’avoir un mandat fort occupé. Il devra maintenant jongler avec un triple rôle, alors qu’il agira aussi à titre de ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, et à titre de leader parlementaire de la Coalition avenir Québec, en plus de son rôle de député.

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Le politicien de 31 ans était tout sourire, jeudi, lorsque sa candidature a été dévoilée à la salle du conseil législatif de l’Assemblée nationale. Il a d’ailleurs eu droit à de chaleureux applaudissements de ses collègues. Le député de Borduas s’est d’ailleurs dit touché par la reconnaissance de ses pairs, qui le motivera à continuer le travail, dit-il.

«Le fait de siéger au conseil des ministres, c’est une bonne nouvelle pour la région. Ça permet d’avoir l’oreille du premier ministre», explique-t-il.

De passage dans la région en campagne électorale, le premier ministre François Legault avait promis que Simon Jolin-Barrette serait appelé à jouer un rôle important au sein d’un gouvernement de sa formation.
Simon Jolin-Barrette succède à l’Immigration au libéral David Heurtel, qui occupait ces fonctions depuis 2017. Le poste était auparavant occupé par Kathleen Weil.

Le principal intéressé s’est d’ailleurs dit honoré de la confiance que le premier ministre lui a témoignée en lui octroyant ces nouvelles responsabilités. «On ne sait jamais où on va atterrir. L’immigration et la laïcité, ce sont deux dossiers sensibles. De me les avoir confiés, c’est une marque de confiance.»

Depuis l’élection majoritaire de la Coalition avenir Québec, au début d’octobre, le député de Borduas a joué un rôle de premier plan. Avec sa collègue Geneviève Guilbault, députée de Louis-Hébert, il agissait depuis les dernières semaines comme porte-parole du gouvernement élu.

Simon Jolin-Barrette aura notamment la tâche de piloter le projet de loi sur l’interdiction du port de signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité, comme les enseignants, les policiers ou les juges. En entrevue à L’Œil Régional, il confirme vouloir s’attarder à ce nouveau dossier dans les prochaines semaines, rappelant que la question demeure en suspens depuis presque une décennie.

Le député de Borduas héritera aussi de la tâche de revoir les seuils d’immigration, lui qui a déjà défendu la position de sa formation politique à ce sujet à maintes reprises. Rappelons que la CAQ souhaite diminuer le nombre d’immigrants accueillis au Québec et intégrer un test des valeurs.

Leader parlementaire
Désigné par le chef de sa formation, le leader parlementaire agit à titre de principal stratège et conseille le chef en matière de procédure parlementaire. Le leader parlementaire a aussi la tâche d’établir le calendrier de travail, de déposer des projets de loi qui feront l’objet de discussion ou de répondre aux questions de procédure des autres partis. Au sein de son parti, ces fonctions étaient auparavant occupées par le député de Granby, François Bonardel, alors que le leader du gouvernement était Jean-Marc Fournier.

«Le poste de leader parlementaire est un poste stratégique. De me le confier à 31 ans, ça démontre que M. Legault valorise la compétence et qu’il sait reconnaître le travail», croit-il.

Simon Jolin-Barrette n’est pas le premier député de la circonscription à hériter d’un ministère. Son prédécesseur, le péquiste Pierre Duchesne, avait hérité sous le gouvernement Marois de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Technologie. Jean-Pierre Charbonneau, qui a aussi agi comme président de l’Assemblée, avait auparavant agi comme ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes dans le cabinet de Bernard Landry.

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