13 juillet 2016 - 00:00
Sénat: les accusations contre Brazeau abandonnées
Par: L'Oeil Régional
Patrick Brazeau était le dernier sénateur impliqué dans le scandale qui avait secoué la chambre haute en 2013 pour lequel planait toujours des accusations de fraude et d'abus de confiance.

Patrick Brazeau était le dernier sénateur impliqué dans le scandale qui avait secoué la chambre haute en 2013 pour lequel planait toujours des accusations de fraude et d'abus de confiance.

OTTAWA. Un autre chapitre du scandale des dépenses au Sénat se conclut, alors que les accusations de fraude et d’abus de confiance contre Patrick Brazeau ont été abandonnées. Mais ce n’est peut-être pas la fin de l’histoire, puisque son avocat n’exclut pas une poursuite en dommages et intérêts.

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M. Brazeau était le dernier sénateur impliqué dans le scandale qui avait secoué la chambre haute en 2013 pour lequel planait toujours des accusations de fraude et d’abus de confiance. Au palais de justice d’Ottawa, mercredi, la Couronne a signalé qu’à la lumière des dossiers des autres sénateurs mis en cause dans cette affaire, il n’existait «plus de perspective raisonnable de condamnation» pour M. Brazeau.

Le sénateur québécois pourra donc, à l’instar de Mike Duffy et Pamela Wallin, reprendre son travail à la chambre haute.

Même s’il n’était pas en cour mercredi, M. Brazeau a exprimé son soulagement sur Twitter. «Je ne souhaite de fausses accusations pas même à mon pire ennemi. Cela a presque ruiné ma vie. J’ai été jeté sous l’autobus, mais j’ai survécu», a-t-il écrit en anglais.

Son avocat, Christain Deslauriers, a signalé qu’il étudiait désormais toutes les avenues possibles – d’un recours interne auprès du Sénat à une poursuite contre la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

«Évidemment, c’est quelque chose qu’on va explorer. Mais il y a définitivement des dommages sur M. Brazeau (résultant) de tout ce qui s’est passé», a-t-il souligné.

Mike Duffy a été acquitté des 31 chefs d’accusation portés contre lui en avril dernier. Il avait accepté un chèque de 90 000$ de l’ex-chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, pour rembourser des allocations au Sénat.

Puis, en mai, la GRC a annoncé qu’elle ne porterait aucune accusation criminelle contre sa collègue Pamela Wallin. Le lendemain, le sénateur libéral à la retraite Mac Harb voyait les accusations de fraude et d’abus de confiance contre lui retirées.

M. Brazeau a été suspendu du Sénat pour avoir touché des allocations de logement et de déplacement auxquelles la chambre haute a jugé qu’il n’avait pas droit. Le sénateur québécois de 41 ans avait affirmé au Sénat que sa résidence principale était située à Maniwaki, alors qu’il louait une maison à Gatineau, en face d’Ottawa. Les sénateurs peuvent avoir droit à des allocations de logement et de déplacement s’ils habitent à plus de 100 kilomètres du parlement.

Bien que toujours suspendu, M. Brazeau a pu toucher à nouveau son salaire au moment du déclenchement de la campagne électorale, en août dernier. Son salaire était toutefois saisi pour le remboursement d’environ 55 016$ en allocations jugées illégitimes, incluant les intérêts. M. Brazeau a fini de rembourser cette dette le 31 mai, a indiqué le Sénat.

Le sénateur connaît toutefois d’autres démêlés avec la justice. La semaine dernière, il a plaidé non coupable d’avoir refusé de se soumettre à un alcootest, pour un incident survenu le 3 avril. Ce dossier a été repoussé au 26 octobre. Il est également accusé de garde et contrôle d’un véhicule avec les capacités affaiblies pour un événement remontant à 2014.

M. Brazeau a toutefois obtenu en octobre dernier l’absolution inconditionnelle pour la cause qui avait provoqué son expulsion du caucus conservateur. Le sénateur a accepté de plaider coupable aux chefs d’accusation de voies de fait simples et de possession simple de cocaïne, après que celui d’agression sexuelle eut été retiré.

La Presse Canadienne

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