14 novembre 2018 - 16:37
PPU Centre-ville: la dimension humaine?
Par: L'Oeil Régional

Présente à l’assemblée, le 7 novembre dernier, j’ai entendu le discours prononcé, par l’un des élus, en faveur du développement durable. Ces vœux bien que nobles ne sont pas matérialisés dans le plan concept PPU Centre-ville. Document peu inspirant, difficile de croire en sa possibilité de consolider la dimension humaine à l’aide d’une identité nôtre.

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Une majorité d’élus est convaincue: la littérature, une grille générale d’évaluation ainsi que l’opportunité d’un moteur économique leur permet d’arriver à ce constat. Vraiment? En matière de développement durable, seule l’information technique et formelle a un potentiel de vérité? Quelle place donne-t-on au sentiment d’appartenance, à l’identité locale et aux préoccupations du milieu de vie? Avec respect, où est la gouvernance exemplaire un des piliers du développement durable? Les élus ont limité le cours normal d’une information complète, exacte et transparente jusqu’au moment où ils ont jugé le design du projet Odacité-IGA satisfaisant pour le présenter à la population. Aucun processus préconsultatif permettant d’évaluer l’ancrage avec les aspirations locales ne s’est amorcé à partir d’une page blanche et d’un embryon de projet. Il ne faut pas se surprendre que son accueil soit mitigé.
Et l’échelle humaine de la rue Saint-Georges? Odacité-IGA présente une forte empreinte au sol utilisant tous les terrains constructibles disponibles de ce côté de la rue. Les commerces l’Eau-Vive et Le Pain dans les Voiles, deux réussites hilairemontaises, en seront-ils valorisés? Sera-t-il possible de compenser avec des bâtiments de plus petite superficie de l’autre côté de la rue? Des études portant sur la forme urbaine expliquent le contraire: l’aménagement d’une rue conviviale vise l’équilibre et la pleine expérience sensorielle du piéton des deux côtés de la rue. En outre, il vaut mieux développer des parcelles plus étroites car le développement d’un grand lot par un seul promoteur ne permet pas d’atteindre les qualités et la richesse du cadre bâti appréciées des piétons. Elles sont naturellement issues de la diversité des façades, la variété de l’offre et l’animation créées par les différents propriétaires. Un promoteur et son architecte n’arriveront pas à créer cette hétérogénéité naturelle en variant artificiellement les façades. L’architecture sera modulée de la même façon, inévitablement. Bien que le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier ait grandement besoin d’attention, il est conçu pour recevoir des usages de grandes surfaces. La rue Saint-Georges mériterait, quant à elle, une approche plus sensible. Avec respect, il est prématuré d’adopter le PPU Centre-ville dans sa forme actuelle. n

Eve-Marie Surprenant
Mont-Saint-Hilaire

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