18 octobre 2019 - 07:51
Examens du ministère
Polybel performe, Ozias-Leduc traîne de la patte
Par: Sarah-Eve Charland

L’école secondaire Polybel a obtenu des taux de réussite en mathématiques CST variant de 70 % à 96,6 %. Photothèque | L’Œil Régional ©

Les examens de mathématiques sont de plus en plus difficiles, selon les directions d’école. L’école secondaire Ozias-Leduc peine à se sortir la tête de l’eau alors que plus de la moitié des élèves au programme régulier n’obtiennent pas la note de passage aux examens uniques du ministère en mathématiques Culture, société et technique (CST), qui correspondent aux mathématiques faibles. De son côté, les taux de réussite des élèves de la formation générale pour ce même examen à l’école secondaire Polybel atteignent 70 %.

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La directrice de l’école secondaire Ozias-Leduc, Louise Létourneau, souligne que les résultats de son école secondaire ressemblent à ceux à l’échelle du Québec.

« On voit que l’examen était quelque chose. À l’échelle du Québec, c’est malheureusement la situation. […] Les CST seraient comme l’équivalent des mathématiques faibles, mais ce sont des mathématiques très fortes. C’est comme si le Québec a rehaussé de beaucoup les exigences en mathématiques », observe-t-elle.

Les élèves de tous les programmes ont eu des difficultés avec l’examen à l’école secondaire Ozias-Leduc. Le programme régulier a connu un taux de réussite de 42 % en mathématiques CST en juin 2019. Le programme multisport a enregistré un taux de réussite de 48 % pour ce même examen. Le taux de réussite des élèves du programme d’éducation internationale a atteint 60 % et celui en arts-études s’est situé à 72 %. Les résultats en mathématiques Sciences naturelles (SN) ont varié entre 66 % et 92 %.

Selon Mme Létourneau, les exigences du réseau scolaire sont de plus en plus élevées en ce qui concerne les mathématiques. De plus, les parents des élèves à Ozias-Leduc refusent d’envisager d’inscrire leur enfant à l’éducation aux adultes ou en formation professionnelle qui leur seraient mieux adaptées, observe-t-elle.

« Les élèves en difficulté persistent [en régulier], mais quand ils arrivent face à des examens du ministère de cette nature-là, c’est plus difficile », poursuit Mme Létourneau.

De meilleurs résultats à Polybel

À Polybel, le taux de réussite en mathématiques CST au programme de concentration anglais a atteint 96,6 % en juin dernier. Les taux de réussite en mathématiques SN se situaient à 69,2 % pour la formation générale et à 77,3 % pour le programme de concentration anglais.

« Depuis deux ans, nos enseignants, avec la direction, travaillent dans ce qu’on appelle des communautés d’apprentissage. Ils sont appuyés par une équipe. Ils font du monitoring sur les résultats d’élèves, sur les bonnes pratiques et les moyens probants à utiliser. Je suis en poste depuis juillet et je me suis rendu compte qu’ils étaient très avancés », affirme la directrice de Polybel, Annie Larouche.

Sans commenter les pratiques dans les autres écoles secondaires, elle estime que le niveau d’engagement de ses enseignants est l’une des clés du succès. « Dès qu’on travaille en équipe et qu’on se pose les bonnes questions. Qu’est-ce qu’on souhaite que les élèves apprennent? Qu’est-ce qu’on fait avec les élèves qui ont appris? Et qu’est-ce qu’on fait avec les élèves qui n’ont pas appris? En se posant ces questions, on évite d’oublier des élèves. On va se coller le plus près possible du besoin de l’élève », poursuit-elle.

La directrice de l’école Polybel est fière de voir que les taux de réussite chez les garçons ont augmenté de 3 % entre juin 2018 et juin 2019. Le taux de réussite chez les élèves en difficulté a augmenté de 4,6 % pour la même période.

Vers la réussite

Louise Létourneau assure que l’école Ozias-Leduc poursuit une réflexion en continu pour améliorer les pratiques d’apprentissage.

« Même s’il y a quelque chose de plus systémique, à l’échelle locale, on s’y attarde. […] Quand les enseignants ont l’examen, souvent, il y a des mégas surprises. Ils se demandent : voyons donc, comment ça, ils demandent ça? Ils se régulent l’année suivante. Il y a un arrimage. Si en 4e secondaire, les élèves doivent avoir appris ça, qu’est-ce qu’on va travailler plus fort en 1re, 2e et 3e secondaire? », explique-t-elle.

Ozias-Leduc s’attaque à l’anxiété

L’école secondaire Ozias-Leduc participe cette année à un programme de dépistage de l’anxiété en collaboration avec l’Université de Sherbrooke et le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS).

Selon la directrice de l’école secondaire, Louise Létourneau, l’anxiété de performance fait des ravages. Elle commence de plus en plus jeune chez les enfants.

« On voit ça dès la maternelle. […] On a quelque chose collectivement à faire pour la santé mentale de nos jeunes. Il faut prendre ça au sérieux. J’en fais une mission. À Ozias-Leduc, on veut prendre un virage important. Je veux, avec les écoles primaires de la région, qu’on fasse quelque chose parce que ça commence bien avant le secondaire, l’anxiété et le stress. […] Ce serait extraordinaire qu’on prenne en charge les jeunes dès le début jusqu’à la fin de leur parcours scolaire », affirme-t-elle.

Le programme auquel l’école secondaire participe a pour objectif d’outiller les jeunes à composer avec le stress. Il se compose d’un prétest, d’une série d’ateliers qui serviront à outiller les élèves et sont suivis d’un postest qui calibrera les effets des outils proposés aux élèves. Ceux pour qui le stress demeurera un défi seront référés à des ressources du CISSS.

Bien que le programme touche cette année les élèves de 1re secondaire, la directrice espère le développer pour l’ensemble des niveaux éventuellement.

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