28 juin 2017 - 00:00
Plus longue espérance de vie dans la région
Par: Karine Guillet
Plus longue espérance de vie dans la région

Plus longue espérance de vie dans la région

Les résidents de la région ont une espérance de vie plus élevée que la moyenne des Québécois. Ils seraient aussi moins à risque de mourir d’une maladie respiratoire, une statistique qui s’explique entre autres par le fait qu’ils sont moins nombreux à succomber à la cigarette.

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L’espérance de vie représente l’âge auquel on peut s’attendre à vivre à la naissance dans cette région si tous les facteurs de risque demeurent stables. Dans la région de Richelieu-Yamaska, qui couvre notamment la Vallée-du-Richelieu, elle se situe à 82,1 ans, selon la Direction de la santé publique (DSP) de la Montérégie. C’est 0,6 an de plus que la moyenne québécoise. La disparité avec sa plus proche voisine, la région Pierre-de-Saurel, est encore plus importante, puisqu’elle grimpe à deux ans.

Moins de fumeurs

Bien que plusieurs facteurs influencent l’espérance de vie, le Dr Mathieu Lanthier-Veilleux, médecin résidant en santé publique, souligne que l’espérance de vie plus élevée pourrait en partie s’expliquer par un moins grand nombre de fumeurs.

Selon le dernière enquête sur la santé publiée de l’Institut de la statistique du Québec (INSPQ), la région Richelieu-Yamaska enregistre le plus faible taux de tabagisme de la Montérégie, soit 14,6 %. Le tabagisme est d’ailleurs la principale cause du cancer du poumon, dont le taux d’incidence est moins élevé dans la région que dans le reste du Québec. La région présentait également un taux de mortalité plus faible pour des maladies de l’appareil respiratoires que pour le reste du Québec.

«Le fait que vous ayez moins de fumeurs explique en bonne partie pourquoi vous avez moins de cancers du poumon. Ça peut avoir un impact sur l’espérance de vie, mais c’est multifactoriel», explique Dr Lanthier-Veilleux.

Le cancer principal cause de décès

Selon l’analyse de la DSP Montérégie, le cancer est d’ailleurs toujours au premier rang de l’ensemble des causes de décès, alors qu’un décès sur trois est attribuable à une tumeur maligne en Montérégie. Même chose dans la région, où le cancer était également la plus fréquente cause de décès. Les principales tumeurs associées aux causes de décès concernent les cancers du poumon, du sein, colorectal et de la prostate, comme partout au Québec.

Les résidents de la région sont aussi plus prompts à développer des maladies de l’appareil cardiaques. Le taux de mortalité de ce type de maladie est de 208 pour 100 000 habitants dans la région, alors qu’il est de 183 pour 100 000 au Québec. Dans la région, les maladies cardiaques entraînaient en moyenne 416 décès entre 2010 et 2012, soit la deuxième plus importante cause de décès après le cancer. À l’hôpital Honoré-Mercier, environ 10 % des hospitalisations sont attribuables à l’appareil circulatoire.

Meilleures habitudes de vie

Beaucoup de décès reliés à ces deux types de maladies pourraient toutefois être évitables en changeant ses habitudes de vie. «Selon l’Organisation mondiale de la Santé, on pourrait arriver, avec de bonnes habitudes de vies, à éviter 40 % des cancers. On pourrait également éviter huit maladies cardiovasculaires sur dix», explique le Dr Lanthier-Veilleux.

Selon le portrait de santé de l’INSPQ, 28 % des résidents de la région étaient sédentaires alors que 19 % étaient un peu actifs. Environ 12,5 % d’entre eux consommaient des boissons gazeuses quotidiennement. Près de 30 % des personnes souffraient d’embonpoint et 16 % de la population est considérée comme obèse.

«C’est sûr qu’on ne peut pas demander aux gens de changer leurs habitudes de vie du jour au lendemain, lance le Dr Lanthier-Veilleux. Mais s’ils peuvent faire un petit pas dans la bonne direction, ajouter un fruit, un légume ou faire une séance d’activité de plus par semaine, ça peut les mener dans la bonne direction.»

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