9 janvier 2018 - 15:28
Les municipalités chercheront un plan B
Pas de pont de glace cette année
Par: Karine Guillet
Le pont de glace de Saint-Denis-sur-Richelieu était le seul reliant les deux rives du Richelieu.  photo:Archives

Le pont de glace de Saint-Denis-sur-Richelieu était le seul reliant les deux rives du Richelieu. photo:Archives

Malgré les froids polaires du temps des Fêtes, il n’y aura pas cette année de pont de glace entre Saint-Antoine et Saint-Denis-sur-Richelieu. Si l’entrepreneur responsable de sa construction depuis les 14 dernières années a tiré sa révérence, les municipalités continueront tout de même de chercher une solution pour relier les deux rives durant les prochains hivers.

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«Nous ne sommes toujours pas prêts à lancer la serviette, affirme le directeur général de Saint-Denis-sur-Richelieu, Pascal Smith. Nous allons continuer de chercher une autre façon de faire le pont de glace.»

Selon la municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu, l’entrepreneur René Chagnon, responsable de la construction du pont glace sur la rivière Richelieu depuis 14 ans, a annoncé un peu avant les Fêtes qu’il tirait sa révérence pour de bon cette année en raison du niveau de dangerosité de plus en plus élevé. Les municipalités ont donc décidé d’un commun accord de ne pas ériger le pont de glace cette année.

René Chagnon confirme d’ailleurs l’épaisseur de la glace sur le tracé du pont de glace ne dépassait pas 7,5 cm d’épaisseur à plusieurs endroits, alors qu’il en faut un minimum de 20 pour permettre à un véhicule de circuler. Il dit d’ailleurs qu’il lui était impossible de circuler sur la glace parce que celle-ci n’était pas assez solide. M. Chagnon constate que la situation était d’ailleurs similaire à Saint-Marc-sur-Richelieu, où il y a un tracé pour les motoneiges.

L’impact des changements climatiques

Le pont de glace de Saint-Denis-sur-Richelieu est l’une des dernières structures du genre dans la province. Les deux municipalités érigent la structure depuis près de 100 ans pour relier les deux rives. Les municipalités indiquent toutefois que les élus se pencheront sur la forme que pourrait prendre ce service dans les années à venir.

Les municipalités ont d’ailleurs communiqué avec un météorologue d’Environnement Canada, Alexandre Parent, pour avoir un meilleur portrait de la situation. M. Parent confirme d’ailleurs que selon les tendances observées, les prévisions météorologiques iront en se réchauffant, même s’il n’est pas exclu que l’on connaisse encore des températures glaciales comme celles des dernières semaines. «Maintenir dans ce genre d’infrastructure avec les années à venir risque d’être de plus en plus difficile», observe-t-il.

Depuis les dernières années, la température a cependant retardé et écourté à plusieurs reprises l’arrivée du pont de glace. En 2016, les redoux entre Noël et le Jour de l’an ne permettaient pas à l’entrepreneur de circuler sur la glace afin de terminer le pont alors qu’en 2015, c’était plutôt le froid polaire qui empêchait l’entrepreneur d’arroser la structure au début janvier. «Plus ça va, plus on en perd, constate M. Chagnon. Il fait trop chaud!»

La mairesse de Saint-Antoine, Chantal Denis, constate pour sa part que le pont de glace devenait difficile à maintenir depuis les trois ou quatre dernières années, alors que les municipalités ne pouvaient le garder ouvert sur de longues périodes.

Pas d’options écartées

Pascal Smith indique qu’une autre structure de pont de glace pourrait également se traduire par un investissement financier plus important pour les municipalités. Le pont dans sa forme actuelle coûte environ 8000 $ annuellement aux deux municipalités. Cinq autres municipalités avoisinantes, dont les citoyens utilisent aussi la structure, contribuent également à défrayer les coûts reliés au pont. La municipalité n’exclut pas la possibilité d’instaurer un péage, comme c’est notamment le cas du pont de glace privé reliant Oka à Hudson. D’ailleurs, ce dernier n’était pas encore ouvert la semaine dernière, puisque la glace n’avait pas encore atteint l’épaisseur requise.

Mme Denis mentionne également la possibilité d’installer une conduite d’air qui empêcherait l’eau de geler, permettant à un traversier de circuler à longueur d’année longue.  Elle souligne toutefois qu’avant de réaliser un tel investissement il faudra consulter tous les acteurs concernés.

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