22 novembre 2019 - 19:18
Un troisième pont par dessus la Rivière Richelieu
Mont-Saint-Hilaire ne veut plus de pont
Par: Denis Bélanger

La congestion sur le pont Jordi-Bonnet avait poussé Mont-Saint-Hilaire à appuyer une demande pour un troisième lien dans la Vallée-du-Richelieu. Photothèque | L’Œil Régional ©

La Ville de Mont-Saint-Hilaire retire officiellement son appui à un troisième lien entre les deux rives du Richelieu et demande aux décideurs d’investir plutôt dans la bonification de l’offre du transport en commun.

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En 2017, les élus avaient adopté une résolution pour construire un nouveau pan enjambant la rivière pour relier McMasterville à Otterburn Park. Mais à la suite de discussions avec les autres maires de la région, les élus de la région avaient opté pour un lien entre Saint-Basile-le-Grand et Saint-Mathias-sur-Richelieu et le conseil de ville de Mont-Saint-Hilaire a adopté une résolution en bonne et due et forme le 7 mai 2018.
C’est le conseiller Émile Grenon Gilbert, connu pour ses convictions environnementales, qui a pris les devants dans ce dossier pour retirer Mont-Saint-Hilaire. Cette décision survient à la suite de la campagne électorale fédérale où un nouveau pont faisait partie des demandes des élus de la région envers les candidats.

« Il y a dans le discours ambiant cette lubie d’un troisième lien, ce qui est très déplorable. C’est une vision périmée du développement que d’ajouter des infrastructures très coûteuses et qui va rajouter de la circulation au bout de la ligne », a commenté M. Grenon Gilbert lors de la séance ordinaire du conseil du 4 novembre.

Ce dernier a cité des études américaines démontrant qu’une augmentation de 10 % des infrastructures routières mène à une hausse proportionnelle de la circulation automobile. « La première année, on va constater une réduction du trafic. Mais par la suite, ça va créer de la circulation induite et au bout de trois ou quatre ans, la circulation va avoir augmenté. Selon la Société de l’assurance de l’automobile du Québec, le parc automobile de la Vallée du Richelieu croît plus vite que la population et il y a une augmentation annuelle de 43 000 véhicules dans le Grand Montréal. »

Émile Grenon Gilbert et ses collègues du conseil sont aussi d’avis qu’un nouveau pont entraînerait une destruction irréversible des milieux naturels et des terres agricoles et accélérerait le phénomène d’étalement urbain de chaque côté de la rivière. « À titre d’exemple, à Otterburn Park, on va avoir 800 portes dans les Quatre-Terres qui seront excentrées (situées loin d’un centre). Est-ce que ça venir légitimer cette infrastructure? Laissez-moi en douter. »

Mont-Saint-Hilaire invite les élus des villes avoisinantes d’adopter la même position et d’envoyer une copie d’une résolution au ministre Simon Jolin-Barrette et aussi de demander à la MRC de créer un comité durable dont l’objectif serait d’étudier des solutions en matière de transport en commun et de transport actif.

Émile Grenon Gilbert a tenu à demander le vote pour le retrait de l’appui au troisième lien et tous les autres élus, incluant le maire Yves Corriveau, ont abondé dans le même sens. « Le contexte a changé depuis l’adoption du premier appui. Exo a fait des demandes pour augmenter le transport en commun dans la communauté métropolitaine de Montréal. Si le pont devait coûter par exemple 400 millions, j’aimerais bien mieux investir ce montant dans le transport en commun. »

Petite flèche
Emile Grenon Gilbert a profité de l’assemblée publique pour reprocher au maire d’avoir demandé à un des candidats fédéraux pendant la dernière campagne d’ajouter un troisième lien alors que plusieurs conseillers s’étaient prononcés contre cette option en plénier. Le maire Yves Corriveau s’est expliqué par le fait qu’il y avait eu adoption d’une résolution, mais qu’après avoir entendu le conseiller, il s’était rangé du point de vue de M. Grenon Gilbert et avait cessé de parler du troisième lien.

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