14 octobre 2016 - 00:00
Mario Blain mord dans la vie avant qu’il ne soit trop tard
Par: Denis Bélanger
Mario Blain en tenue de course.

Mario Blain en tenue de course.

Canada Boy qui se dégourdit les jambes sur l’eau.

Canada Boy qui se dégourdit les jambes sur l’eau.

L’équipe prenant soin de l’embarcation.

L’équipe prenant soin de l’embarcation.

L’homme d’affaires de McMasterville, Mario Blain, a effectué cet été un retour à la compétition de courses d’hydroplanes après une longue pause de plus de 20 ans. C’est en fait une tache décelée sur son poumon qui l’a amené à écouter son cœur et ainsi renouer avec sa passion.

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Le concessionnaire automobile  KIA a pris sa retraite en 1992 après avoir raflé de multiples honneurs et avoir organisé des régates à Beloeil. Sa passion devenait trop dispendieuse et il a décidé  de tout vendre, incluant son bateau, le Canada Boy. «Il ne fallait pas que je garde quoi que ce soit, car ça m’aurait incité à revenir. Des fois, je devenais quand même nostalgique. Je regardais des vidéos pour me rappeler des souvenirs. Cela a toujours été ancré en moi», raconte-t-il.

Il y a quelque temps, après avoir découvert la tache, un de ses médecins lui a recommandé de passer immédiatement un scan en urgence. Ça se passait dans la période des fêtes et c’est à ce moment-là que l’idée d’un retour a germé dans son esprit.  «Nous sommes le 26 décembre. Je suis au chalet avec mes enfants puis j’attends le résultat. Tu entends toutes sortes d’affaires quand tu es rendu au scan. Par la suite, on commence à parler de bateau. Mon plus vieux avait trois ans et lui m’a vu courser, mais pas les deux autres, ni les petits-enfants.»

Ayant réalisé que plusieurs proches ne l’avaient jamais vu à l’œuvre sur les eaux, Mario Blain a lancé une ligne à l’organisation des Régates de Valleyfield. Il croyait que sa pêche ne serait pas fructueuse, mais au contraire, «ça avait mordu à la ligne». On a proposé à M. Blain d’acheter un premier bateau, mais l’embarcation était loin d’être la crème de la crème. «Tu es déjà rendu à 56 ans, si en plus tu prends un bateau passé date, tu ne t’aides pas. J’ai dit non.»

La rumeur que Mario Blain contemplait un retour a continué à circuler dans le milieu et une autre opportunité s’est offerte à lui. Un concours de circonstances aura fait en sorte que le McMastervillois est devenu propriétaire vers la fin de la saison de course 2015 d’un bateau relativement récent.  Il était hors de question de lui donner un autre nom que celui de Canada Boy.

Au travers des tractations entourant l’achat d’un bateau, Mario Blain a reçu les résultats de son scan. La bonne nouvelle était que la tache sur le poumon gauche était vieille et ne représentait aucun risque. Mais les médecins ont repéré quelque chose sur celui de droite. «Il y avait plein de nodules vivants, rapporte-t-il. Maintenant, je passe des scans aux 4 mois.»

Cette situation n’a toutefois pas empêché Mario Blain d’effectuer son grand retour en 2016. Il avait certaines craintes; il se retrouvait aux commandes d’un bolide beaucoup plus puissant qu’en 1992. Mais au fil des courses, il a pu trouver son aise et obtenir des résultats satisfaisants. Il entend renouer l’aventure en 2017 et croit aux chances de son équipe de remporter le championnat.

Le quinquagénaire croit au destin que l’on provoque et admet que, sans ses préoccupations de santé, il serait demeuré sur la terre ferme. «Je suis un peu passé date, car je suis croyant autant en affaires qu’avec le bateau. Je l’appelle (Dieu) mon chum. Je lui ai dit : “Écoutes, j’ai provoqué la situation pis là on arrive dans une place où j’embarque dedans. T’es-tu sûr de ce que tu fais avec moi? T’es-tu sûr de où que tu t’en vas?”» La réponse semble être oui.

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