10 mars 2021 - 15:00
Les propriétaires d’érablières de la région s’adaptent à la pandémie
Par: L'Oeil Régional

Les propriétaires de l’érablière la Sucrerie Petit, Thomas Lavoie-Vigeant et Marjorie Dufresne, anticipent une belle saison des sucres 2021.

Certains secteurs économiques s’en tirent mieux que d’autres après un an de pandémie. C’est le cas de l’industrieacéricole, où les producteurs, dont les propriétaires de la Sucrerie Petit à Saint-Mathieu-de-Belœil, ont noté une hausse de la vente de sirop d’érable. Il y a toutefois de l’incertitude concernant l’avenir des cabanes à sucre traditionnelles dont le modèle d’affaires dépend entièrement de la restauration.

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Malgré les incertitudes dans le milieu acéricole depuis mars dernier, l’Union des producteurs agricoles (UPA) souligne que 2020 a été une année record en Montérégie. La récolte de sirop d’érable s’est élevée à 175 millions de livres, tandis que les ventes et les exportations ont respectivement augmenté de 14 % et de 21 %.

Thomas Lavoie-Vigeant et sa conjointe Marjorie Dufresne ont acheté l’érablière la Sucrerie Petit il y a deux ans. Leur première saison, menacée par la pandémie, s’est finalement bien déroulée. M. Lavoie-Vigeant affirme que sa clientèle a été au rendez-vous. « Nos clients sont patients et compréhensifs. Je crois qu’il est important d’encourager les entreprises à proximité et je suis très reconnaissant que les gens prennent le temps de venir voir nos produits », explique-t-il. Le copropriétaire ajoute qu’il est optimiste et mieux préparé qu’à sa première saison des sucres. « Au début, nous étions dans l’inconnu et l’inattendu, mais on a réussi à passer à travers et, cette année, on ressent plus d’engouement que de peur parce qu’on a confiance en nos clients. »

De son côté, France Jeannotte, propriétaire de l’Érablière Maurice Jeannotte à Saint-Marc-sur-Richelieu, qui ne fait que de la restauration, affiche de l’optimisme grâce à la plateforme web nommée macabanealamaison.com. Celle-ci a été créée pour soutenir les entreprises locales et tenter de limiter les dommages de la pandémie. En effet, depuis le 22 février, les clients peuvent choisir la cabane à sucre de leur choix et se procurer une boîte-repas qu’il est possible de récupérer sur place ou chez une épicerie Metro participante. Mme Jeannotte se dit même surprise de l’engouement de la population pour ce projet.

« Nous sommes contents de l’initiative et surtout de voir que cela intéresse beaucoup de gens », dit France Jeannotte. Elle ajoute que leur plus gros défi est de préparer les boîtes de la maison, étant donné que leur salle de réception est passée au feu en 2018 et que la construction n’est pas terminée.

Les salles de réception en situation précaire

Contrairement aux producteurs acéricoles, la totalité des récoltes des propriétaires de cabanes à sucre commerciales était servie dans leurs salles à manger. L’impossibilité d’ouvrir les salles pendant deux saisons consécutives devient une réelle menace pour les trois quarts de ce type de cabanes à sucre au Québec. L’Association des salles de réception et érablières commerciales du Québec (ASEQC) a annoncé que le quart de ces cabanes à sucre ont définitivement dû fermer leurs portes au cours de la dernière année. La situation touche particulièrement la Montérégie, où l’on en compte plus d’une vingtaine.

Une première semaine productive avec 28 000 commandes et plus d’un million de visites sur macabanealamaison.com ne parvient pas à rassurer la présidente de l’ASEQC, Stéphanie Laurin. Elle croit qu’il en faudra plus pour sauver les cabanes à sucre commerciales. « La situation est précaire depuis longtemps. Le projet est encourageant, mais cela ne remplace pas les milliers de visites par jour que les salles pouvaient permettre avant la crise. »

 

Par Megan Champagne

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