21 octobre 2020 - 13:04
Pas de vaccination contre la grippe au CLSC de Beloeil
Les pharmaciens n’arrivent pas à répondre à la demande
Par: Sarah-Eve Charland

Le pharmacien Pascal Aoun, le gestionnaire Simon Jetté et l’infirmière Danielle Duchesne de la pharmacie Proxim sont déçus de ne pouvoir offrir le service de vaccination de la grippe à toute leur clientèle. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Alors que le CLSC de Belœil ne donne pas de vaccins contre la grippe, les pharmaciens se sont retrouvés submergés par les appels de personnes souhaitant utiliser ce service. Même si la campagne de vaccination débute seulement le 1er novembre, plusieurs pharmaciens doivent déjà refuser des rendez-vous ou rédiger une liste d’attente.

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Selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, aucun vaccin contre la grippe n’est donné au CLSC de Belœil pour des raisons d’espace. L’organisation a ciblé quatre espaces permettant de respecter la distanciation physique, soit à Longueuil, Sorel-Tracy, Saint-Hyacinthe et Acton Vale. Pour prendre rendez-vous à ces endroits, les personnes doivent se rendre au www.santemevaccingrippe.com ou composer le 1 833 737-6606.

Les cliniques de vaccination du CISSS priorisent les clientèles vulnérables qui ont accès au vaccin gratuitement. De leur côté, les pharmaciens ne sont pas en mesure de donner le vaccin à toutes les personnes considérées comme des clientèles vulnérables.

« On a commandé seulement les vaccins de la santé publique, ceux gratuits. Je n’ai même pas commandé de vaccins payants pour les gens qui ne sont pas éligibles au vaccin gratuit. Avoir su, j’en aurais commandé parce que j’ai pas mal de personnes qui veulent se faire vacciner. Les gens sont un peu démunis quand je leur dis que je ne peux pas le leur donner », souligne la pharmacienne propriétaire de Familiprix Mélançon et Levesque, Valérie Mélançon.

Le pharmacien Pascal Aoun chez Proxim à Belœil mentionne que les personnes qui ne se faisaient pas vacciner ou qui hésitaient choisissent de le faire cette année afin de suivre les recommandations de la santé publique.

Son collègue gestionnaire Simon Jetté avait commandé près de 500 vaccins en se fiant aux années précédentes. La semaine dernière, tous ses rendez-vous étaient comblés moins de deux semaines après avoir commencé à prendre les rendez-vous. Au moment de mettre sous presse, il avait une liste d’attente d’au moins 80 personnes en espérant pouvoir recevoir davantage de doses.

« C’est un peu la panique chez nos clients réguliers qu’on a de la difficulté à satisfaire. Il y en a que ça fait 30, 40 ans qui viennent ici, que ça fait 15 ans qu’ils se font vacciner ici et on n’est même pas en mesure de leur garantir une place. On a des listes d’attente de nos très bons clients. On ne peut même pas leur garantir qu’on va pouvoir les prendre », affirme M. Jetté.

Avec les mesures sanitaires, la pharmacie peut vacciner trois fois moins de personnes à l’heure. « C’est un service avec lequel on ne fait pas de sous, mais on est heureux de l’offrir à notre clientèle, ajoute M. Jetté. Il y a une grande demande. On fait un peu un cadeau à notre clientèle. Le nombre d’heures que ça prend pour faire 500 vaccins, ça devient ingérable. On a accepté d’offrir d’autres heures si on a d’autres vaccins, tout ça dans un contexte non profitable. On a priorisé les clientèles plus vulnérables, mais parmi celles-là, il y en a qui n’ont pas encore de rendez-vous », se désole-t-il.

À la clinique Nomade Santé, on observe le même phénomène. Les appels sont plus nombreux que les années précédentes. L’adjointe administrative Lucille Boquien a vu l’horaire du mois de novembre se remplir en peu de temps. « Par rapport au planning de l’an passé, ça s’est réservé plus rapidement. On a déjà rempli tout le mois de novembre, alors que d’habitude, [la prise de rendez-vous] s’espace un peu plus. On doit prendre des rendez-vous pour décembre. »

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