6 juin 2018 - 09:08
Des médailles pour les chats de Belœil et de Saint-Jean-Baptiste
Les municipalités testeront un projet pour les chats errants
Par: Karine Guillet
En plus des médailles, Belœil et Saint-Jean-Baptiste implanteront un programme de capture-stérilisation-relâche-maintien des félins. Photo: Pixabay

En plus des médailles, Belœil et Saint-Jean-Baptiste implanteront un programme de capture-stérilisation-relâche-maintien des félins. Photo: Pixabay

Les médailles pour chat deviendront obligatoires à Belœil et à Saint-Jean-Baptiste. Les deux municipalités devraient participer à un projet-pilote de stérilisation de chats errants avec les Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu (SAVR).

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Selon le projet de règlement adopté par le conseil municipal, les citoyens de Belœil devront payer 25 $ pour se procurer une médaille pour un chat non stérilisé et 15 $ si l’animal est stérilisé.
Sans donner trop de détails, la mairesse Diane Lavoie a indiqué que l’argent recueilli avec les médailles pour félins devrait permettre de mettre en place un programme de capture-stérilisation-relâche-maintien (CSRM) visant à contrôler la population de chats errants, semblable à celui implanté par la Ville de Brossard il y a quelques années. Pour permettre ce projet-pilote, la municipalité ajoutera d’ailleurs une exception dans son règlement sur les nuisances, qui interdira de nourrir un animal errant.
Questionnées sur le projet pilote, la porte-parole de la Ville de Belœil, Caroline Nguyen Minh et la directrice du SAVR, Madeleine Daoust, n’ont pas souhaité donner plus de détails sur le projet avant son lancement, le 8 juin. La municipalité de Saint-Jean-Baptiste devait pour sa part adopter un avis de motion similaire à celui de Belœil lors de sa séance de lundi.

Les chats, problématiques
Implanté en 2016, le projet de la Ville de Brossard vise à capturer des chats errants et à les stériliser avant de les remettre en liberté. Des gardiens-bénévoles identifiés par la Ville sont alors responsables du maintien de la colonie, en offrant un apport alimentaire et un abri aux membres de la colonie. Cette technique est identifiée comme une façon efficace et responsable de gérer la surpopulation féline.
Belœil avait d’ailleurs déjà eu une tarification pour des médailles de chat, mais celle-ci avait été abandonnée lors de la mise en place des SAVR, un organisme à but non lucratif chargé de la gestion des animaux errants créé par les Villes membres. Les Villes membres avaient alors décidé de se concentrer sur les chiens. La mairesse de Belœil avait d’ailleurs déjà indiqué à de nombreuses reprises qu’elle serait favorable à la mise en place de médailles.
«Belœil a toujours insisté sur le fait que la problématique, ce ne sont pas les chiens, a expliqué Mme Lavoie. C’est vraiment la population de chats. La plupart des chiens sont stérilisés et vivent sur leur terrain. Mais on a beaucoup de chats errants et ça crée des problèmes. Ça fait en sorte que ces chats-là se propagent des maladies entre eux. Il y a aussi une problématique de gestion.»

Un pas dans la bonne direction
Dans la région, l’organisme à but non lucratif Les Félins de la Vallée a mis en place depuis quelques années un programme similaire de capture, de stérilisation et de remise en liberté de chats. La porte-parole du refuge, Eve-Marie Bordeleau, s’est d’ailleurs dite heureuse que la SAVR adopte cette approche. «Si c’est bien mis en place, ça peut éviter l’euthanasie de masse», croit-elle.
Mme Bordeleau souligne que les chats sauvages qui finissent par arriver au refuge ne sont souvent pas adoptables en raison de leur attitude. D’ailleurs, environ 60 % des chats accueillis au SAVR depuis les trois dernières années ont dû être euthanasiés en raison de maladie, de problèmes de comportement ou de manque d’espace.
Les programmes de CSRM proposent une façon humanitaire de réduire les nuisances associées aux chats errants, pense aussi l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ). Selon la présidente de l’OMVQ, Dre Caroline Kilsdonk, la méthode de capture et d’euthanasie n’est plus une méthode de contrôle efficace, puisqu’elle crée un vide lorsqu’un animal disparaît, un vide que les chats environnants vont finir par combler en se multipliant. Il faut toutefois que la population soit consciente qu’un tel programme n’élimera pas complètement le problème, note Dre Kilsdonk.
Eve-Marie Bordeleau souligne d’ailleurs que cette approche permettrait aussi de valoriser le rôle du SAVR, qui doit porter l’odieux de l’euthanasie pour régler le problème de surpopulation féline, un problème pourtant collectif. Le refuge propose d’ailleurs son expertise aux Villes pour la mise en place de ce programme, souligne Mme Bordeleau.

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