Desservant une douzaine de municipalités, le Grain d’Sel fournit chaque semaine des paniers à une cinquantaine de familles. La directrice Doris Hamelin s’attend àce que le nombre augmente dans les prochains mois avec la fin de certains programmes d’aide et la fermeture de plusieurs commerces. « Pour l’instant, c’est comparable à la normale en matière de bénéficiaires. Au début de la pandémie ce printemps, nous avons noté une hausse de 30 % », explique Mme Hamelin.
Cette dernière rapporte que la réserve est basse pour la viande, les produits secs et les cannages. « Ça fait 20 ans qu’on existe et nous avons déjà eu à aider 100 familles. Nous sommes capables de continuer et nous avons des fournitures qui nous soutiennent. »
Le directeur général du Centre d’action bénévole de la Vallée-du-Richelieu (CABVR), Patrick Thibert, rapporte aussi une baisseplus rapide de l’inventaire. En raison de la pandémie, il n’a pas pu organiser une guignolée d’été. La situation aurait été pire sans la collaboration des épiceries qui ont vendu des sacs à 10 $ au profit des banques alimentaires, selon M. Thibert. « Nous croyons que nous pourrons, malgré une nouvelle hausse dans les deux dernières semaines, nous rendre sans problème jusqu’à Noël. »
Le comptoir alimentaire des Chevaliers de Colomb de Belœil comptait au 30 septembre 2020 moins de dossiers d’aide actifs par rapport à l’année précédente. Mais au cours de la dernière année, 67 nouvelles personnes ont fait une demande de dépannage alimentaire. L’organisme a modifié sa formule en donnant de l’aide alimentaire toutes les deux semaines au lieu de trois semaines. « En plus, j’ai perdu plusieurs de mes bénévoles qui devaient rester confinés. Nous avons dû en recruter d’autres », souligne le Grand Chevalier Claude Lebrun.
Défis pour les guignolées
La 20e édition de la Guignolée des médias ne tiendra d’ailleurs pas de traditionnelle collecte de rue le premier jeudi du mois de décembre en raison des enjeux de santé publique. La collecte de dons et d’argent s’effectuera quand même du 23 novembre au 24 décembre. La journée du 3 décembre sera toutefois marquée par une diffusion médiatique massive. « C’est certain qu’une guignolée virtuelle n’est pas aussi personnalisée qu’une collecte de rue. Nous sommes aussi en train de travailler sur l’organisation d’une collecte après les fêtes », ajoute Doris Hamelin, du Grain d’Sel.
Claude Lebrun, des Chevaliers Colomb de Belœil, démontre beaucoup plus d’inquiétude quant aux résultats de la guignolée qu’il tient dans les rues de Belœil, McMasterville et Saint-Mathieu-de-Belœil. Il estime que son organisme récolte environ de 60 000 $ à 100 000 $ en denrées. « Les gens et les entreprises vont-ils avoir les moyens de donner? Nous voulons tenir la guignolée et ce serait catastrophique qu’il n’y en ait pas. Nous nous sommes au moins assurés d’avoir des masques gratuits pour la collecte. »
Patrick Thibert, du CABVR, reconnaît l’ampleur du défi qui attend son organisme. Seulement pour les paniers de Noël, ils doivent récolter 60 000 $. « Nous devrons compter sur les personnes qui ont été moins touchées par cette crise pour continuer de donner. Aussi, des options sont à l’étude pour trouver d’autres sources d’approvisionnement en denrées. Nous avons d’ailleurs reçu une subvention pour nous aider à acquérir un camion réfrigéré. Nous sommes actuellement en processus de recherche d’un tel véhicule. »