23 juin 2015 - 00:00
Le Festival d’été rend hommage au père du show-business québécois
Par: L'Oeil Régional
Guy Latraverse

Guy Latraverse

SHOWBIZZ. Le Festival d’été de Mont-Saint-Hilaire rendra hommage, le 28 juin, à un de ses fondateurs et plus marquants producteurs de spectacle du Québec, Guy Latraverse.

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Avec lui sont nés le showbiz québécois et le métier d’impresario qui n’existait pas au début des années 60 au Québec.

Il a été le premier à produire des artistes québécois en solo à la Place des arts, au stade olympique et au Forum (Claude Léveillé, Diane Dufresne). Le premier aussi à présenter des grands noms de la chanson française dans la Belle province. Il a cofondé l’ADISQ et le festival des Francofolies. L’impresario a produit des centaines d’émissions de télé et a monté plusieurs spectacles à grand déploiement. Il a mis sur pied les galas des Olivier, des Masques et des Jutra.

Ce n’est pas pour rien qu’il porte le titre de père du show-business québécois. Guy Latraverse a jeté les bases de cette industrie au Québec.

Celui qui habite Mont-Saint-Hilaire depuis 45 ans laisse aussi sa marque dans la région. Guy Latraverse a consacré beaucoup de temps à l’organisation du Festival d’été de la Vallée-du-Richelieu. Il a épaulé le fondateur Marc-André Bellemare dans la réalisation de son projet, depuis les débuts de l’aventure.

«Il m’a tout montré de A à Z, raconte M. Bellemare, qui n’avait jamais effleuré le monde du showbizz avant de rencontrer Guy Latraverse. Il m’a montré comment monter un OBNL, un conseil d’administration, comment faire les procès-verbaux, les ordres du jour… Il a toujours été là autant dans les beaux moments que dans les moments plus difficiles.»  

«Une distribution de rêve»

Le Festival d’été de Mont-Saint-Hilaire lui prépare un grand spectacle pour souligner son implication au sein de l’événement et ses 50 ans de carrière. Gilles Vigneault, Diane Dufresne, Jean-Pierre Ferland, Isabelle Boulay, Dan Bigras, Claude Dubois et Robert Charlebois monteront tour à tour sur scène pour rendre hommage en chansons à cet homme de culture et de divertissement.

«Une distribution de rêve», décrit Mouffe, la metteure en scène du spectacle de dimanche soir. «Aucun festival ne pourrait s’offrir une brochette d’artistes aussi prestigieux et connus. Mais comme Guy les a tous aidés et leur a tous donné un coup de main, ils sont tous obligés d’être là.»

L’agent d’artistes sera aussi entouré de 120 invités de marque, dont Luc Plamondon, Yvon Deschamps et l’ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry.

«Je suis bien flatté. Ça m’énerve un peu. […] Je ne suis pas habitué d’être l’objet de tant d’attention. Mais je ne peux le refuser non plus parce que c’est vrai que j’ai donné beaucoup dans ma vie autant à Mont-Saint-Hilaire qu’en général au Québec et même en Europe pour les artistes», témoigne M. Latraverse.

«Quelqu’un d’exceptionnel»

Visionnaire, pionnier, passionné, persévérant, fonceur, audacieux; les mots pour décrire l’impresario de 75 ans ne manquent pas chez ses amis et collaborateurs.

«C’est quelqu’un d’exceptionnel. Il n’y en aura plus de Guy Latraverse. Ça n’existe plus des producteurs comme ça. […]Tout le monde fait ça pour l’argent. Ils ne veulent pas perdre, ils font attention. Lui, il n’était pas prudent, il était passionné. Maintenant, les passionnés ce n’est plus à la mode», indique Mouffe qui a été de la distribution du spectacle L’Osstidcho, produit en 1968 par M. Latraverse.

Bien qu’il soit comptable de formation, Guy Latraverse était davantage penché vers la créativité que l’argent, note le fondateur des Francofolies et président de Spectra, Alain Simard qui côtoie le producteur depuis presque 40 ans.

«Sa passion est de faire bouger les choses et de mener des projets. Ce n’est pas de faire de l’argent. C’est de faire que les choses marchent, que les artistes soient connus. C’est de donner aux artistes les moyens de réaliser leurs rêves.»

Après cinq décennies de travail, l’Hilairemontais natif de Chicoutimi a aujourd’hui ralenti le rythme, mais pas question pour lui de prendre une retraite. La passion pour la production de spectacles demeure. «Ça ne me tente pas d’arrêter au fond, mais ça ne me tente pas d’en faire plus non plus», confie M. Latraverse.

 

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