2 juillet 2015 - 00:00
Le despotisme dans le sport n’a pas sa place
Par: Denis Bélanger
Un marathon inégalé

Un marathon inégalé

La Presse a publié samedi une histoire concernant trois nageuses qui ont porté plainte contre l’entraîneure-chef du Club Montréal Synchro. Je ne commenterai pas cette situation en particulier, mais je peux juste vous dire que je ne suis pas surpris d’entendre ce genre d’histoire.

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Nous avons beau être en 2000, le modèle de l’entraîneur despotique est un modèle encore répandu, et même toléré par plusieurs.  Dans le sport amateur, les comportements tyranniques n’ont pas leur place. Si les clubs sportifs étaient tous assujettis aux lois des normes du travail, le nombre de plaintes serait sûrement impressionnant. Oui, l’entraîneur, c’est le boss de la boîte et on doit souvent l’écouter pour arriver à bon port.

Mais il y a des limites. J’ai vu dans les rangs amateurs des entraîneurs enguirlander leurs joueurs, les humilier ou leur dire de fermer leur gueule.  Le pire, c’est que dans certains cas, ce sont des institutions scolaires qui embauchent ces personnes et qui endossent les débordements.  Quand je vois certains entraîneurs piquer une colère après une défaite, j’ai simplement le goût de leur dire une phrase que mon ami Carl m’a lancée une fois: «il y a pire que ça à Sainte-Justine».

Le combat n’est pas facile, car ils sont nombreux à penser que ça prend une poignée de fer pour gagner des championnats. Dans certains cas, les athlètes qui osent briser la loi du silence se font étiquetés de traites. «Ce qui se passe dans le vestiaire, reste dans le vestiaire», diraient certains. Je leur répondrai ceci, foutaise.

Ce que je n’aime pas par contre, c’est la façon dont on a traité la sortie de Brandon Prust durant les dernières séries. Ils ont été plusieurs à dire que Prust a mal agi en brisant la traditionnelle omerta. Ça n’encourage pas les plus jeunes à dénoncer. Au moins, quelques-uns, dont Philippe Cantin, ont salué la sortie de Prust.

Chers parents, si vos enfants subissent l’humiliation, encouragez-les à porter plainte. Et cher athlète, tant que vous garderez le silence, vous serez complice de l’abus de pouvoir. Les plus vieux diraient que je suis de la génération des droits. Vous savez quoi, ils ont raison et je suis fier de le dire.

C’est ma dernière livraison pour trois semaines. Je pars en vacances. À mon retour, je vous parle de mon expérience au domicile des Redblacks d’Ottawa.

 

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