16 octobre 2019 - 13:16
En mode survie
Le Club de golf Belœil veut vendre un terrain
Par: Sarah-Eve Charland

Le directeur général et professionnel en titre, Philippe Mongeau, et le président, Daniel Pelland. Photo Sarah-Eve Charland | L’Œil Régional ©

Le Club de golf Belœil espère vendre une parcelle de terrain à un promoteur afin de rembourser la dette qui lui pèse au point où l’organisation croit que la survie du Club pourrait être en danger. Encore dans les débuts du projet, des citoyens voisins du terrain ont été invités à une rencontre où ils ont pu manifester leurs inquiétudes devant la construction de bâtiments sur une partie du terrain.

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« La survie du Club de golf passe par la vente de cette zone de terrain. […] Le Club va bien. Le poids de la dette accumulée est tellement lourd. Si on peut se libérer, le Club sera profitable. […] La situation financière est difficile », affirme le président Daniel Pelland.

La parcelle de terrain correspond à une bonne partie du champ de pratique qui longe la rue des Chênes et se rend jusqu’au boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, soit moins de 5 % de l’ensemble du Club de golf. Sans la vente de cet espace, le Club ne pourra pas continuer ses opérations et devra fermer entre le mois de février et le mois de mai, ce qui mènerait à la vente de l’ensemble du terrain de golf, affirme le président. En effet, l’organisation fait face à une dette s’élevant à près de 3 M$ qui étoufferait actuellement les opérations courantes.

Le Club de golf a organisé une première rencontre le 10 octobre avec les voisins immédiats des rues des Chênes, des Tilleuls et Montsabré. Une quinzaine de maisons ont été ciblées. Dix d’entre elles ont été représentées à la rencontre.

M. Pelland poursuit en disant que le Club de golf respectera la volonté de la population même si cela entraîne la fermeture de l’entreprise. « S’il n’y a pas de transaction, [le Club de golf] ne pourra pas survivre. […] Si on n’est pas capable de se dégager de ce bourbier, les actionnaires voudront vendre l’ensemble du terrain. […] Si on vend le terrain, je ne suis pas certain que c’est une bonne chose pour les citoyens », craint-il.

Le président assure que le projet n’est pas encore défini, mais la vente du terrain pourrait permettre à un promoteur d’y construire un bâtiment d’habitation. L’organisation a mandaté la firme en courtage immobilier Intercom pour faire des démarches. M. Pelland espère présenter un concept élaboré d’ici la fin décembre.

« Ce n’est pas encore clair. On n’a pas fait de démarches. On n’a pas de concept. On regarde les possibilités. […] Notre firme fera des invitations à des entrepreneurs. On a donné un temps prescrit pour que les entrepreneurs puissent déposer une offre. C’est sûr qu’il y a de l’intérêt », mentionne M. Pelland.

La Ville se rangera derrière les citoyens

Le président du Club a rencontré la mairesse de Belœil, Diane Lavoie, il y a deux semaines. « On ne peut pas les empêcher de faire des rencontres. On se tient loin. C’est clair que la notion d’acceptabilité sociale est importante. On ne traitera pas ce dossier s’il n’y a pas d’acceptabilité sociale. On se dissocie de ce dossier », a mentionné la mairesse.

Elle garde à l’esprit les deux épisodes, en 2007 et 2004, où le Club de golf avait tenté de vendre un terrain. Chaque fois, les citoyens ont levé un bouclier. Finalement, les ventes ne se sont jamais réalisées.

Des citoyens inquiets

Nicole Scott, résidente sur la rue des Chênes, se montre inquiète. Alors qu’elle habite le secteur depuis 1980, elle a connu les épisodes précédents où le Club de golf a tenté de vendre.
« C’était vraiment stressant. On revit ça sans savoir ce qui va arriver. […] Si j’avais su ce qui arriverait, on serait partis, avec mon mari, en condo à notre âge. Malgré qu’on veut rester. On est bien. C’est évident que personne n’était content [à la rencontre] », souligne-t-elle.

Selon son analyse, les citoyens présents voyaient l’option de vendre une parcelle de terrain comme un moindre mal comparativement à la fermeture complète du terrain de golf. Étant une designer de profession, elle s’inquiète toutefois du projet qui sera présenté.

« C’est une belle ville Belœil, mais il ne faut pas la détruire. [La Ville] n’est pas très exigeante avec les bâtiments. Les gens font n’importe quoi, même avec les maisons. » n

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