25 septembre 2018 - 10:10
L’amélioration de la ligne Saint-Hilaire est prioritaire pour le développement du transport en commun
Par: Karine Guillet
Le train de banlieue de la ligne Mont-Saint-Hilaire. 
Photo: Archives

Le train de banlieue de la ligne Mont-Saint-Hilaire. Photo: Archives

L’amélioration du service de train de banlieue sur la ligne Mont-Saint-Hilaire est prioritaire pour aider le Québec à atteindre les objectifs de sa Politique de mobilité durable, jugent les organismes Équiterre et Trajectoire Québec.

 

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Parmi les propositions qui ont surgi au cours des dernières années, l’amélioration de cette ligne figure parmi les 12 travaux jugés prioritaires pour le développement du transport en commun. Selon le directeur de l’Association de promotion des droits de citoyens en matière de transport collectif Trajectoire Québec, Philippe Cousineau Morin, le projet de Saint-Hilaire a retenu l’attention parce qu’il représente un «fruit mûr», c’est-à-dire qu’il a été choisi en fonction des gains potentiels pour le transport en commun qui en découlerait.

Concrètement, Trajectoire et Équiterre constatent un besoin de relier des zones d’emploi et résidentielles en croissance dans cette zone et de donner des options aux citoyens à la congestion autoroutière. Les organismes proposent notamment de hausser la fréquence du passage du train et de proposer le service dans les deux sens. M. Cousineau Morin dit d’ailleurs avoir eu des témoignages de gens qui souhaiteraient se rendre de Montréal vers Mont-Saint-Hilaire le matin, mais le transport collectif n’offre pas cette option.

Présentement, les rails utilisés par le train de banlieue sont la propriété du Canadien National. Une hausse de la fréquence des trains nécessiterait une négociation avec le CN pour concilier le transport d’usagers au transport de marchandises. «C’est évident qu’à long terme, ça prend des rails passagers, croit M. Cousineau Morin, même s’il se dit conscient que l’investissement sera grand. Il faut être propriétaires de nos rails.»

Selon Exo, anciennement le Réseau de transport métropolitain, l’augmentation des départs de train est une option «complexe en termes de mise en œuvre» que l’organisme compte toutefois étudier à long terme.

Vers Saint-Hyacinthe

Le rapport propose également d’étudier la possibilité de prolonger la ligne jusqu’à Saint-Hyacinthe. L’Agence métropolitaine de transpot (AMT) avait réalisé une étude de faisabilité en 2015 et avait alors conclu que la prolongation ne serait pas rentable. Elle estimait alors le bassin de clients potentiels à 385, alors qu’il en aurait fallu plus du double pour assurer une rentabilité. L’étude avait été décriée à l’époque par certains, dont l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud et le président de l’époque de la Chambre de commerce et de l’industrie les Maskoutains. Le directeur de Trajectoire est aussi d’avis que l’étude était trop restrictive, puisqu’elle ne prenait pas en compte l’impact d’une congestion future sur le réseau routier sur les habitudes de transport, par exemple. M. Cousineau Morin se dit aussi convaincu qu’une meilleure coordination des entreprises de la Rive-Sud avec l’horaire du train de banlieue pourrait aussi porter les gens à utiliser davantage le transport en commun.

La mise à jour de cette étude n’est pas prévue à court terme, confirme Exo. L’actualisation de l’étude sera toutefois considérée dans le développement du Plan de services train à long terme.

Enjeu électoral

Lancé en pleine campagne électorale, le document avait aussi pour but d’interpeller les partis politiques. Dans Borduas, les candidats du Parti Vert du Québec, du Parti québécois, de Québec Solidaire et de la Coaltion avenir Québec ont d’ailleurs pris des engagements électoraux en vue d’améliorer le transport collectif. Les candidats s’entendent presque tous sur la nécessité d’augmenter la fréquence du train de banlieue. M. Cousineau Morin se dit heureux de ces engagements, soulignant que les 12 propositions ont généré un impact dans leur communauté.

Questionnée au sujet du transport collectif, la préfète de la MRC Vallée-du-Richelieu, Diane Lavoie, a refusé de répondre aux questions de L’Œil Régional, évoquant un devoir de réserve en tant que membre du CA d’Exo.

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