29 avril 2021 - 02:06
Coup dur pour le projet d’un parc à chien à Saint-Basile-le-Grand
La Ville doit oublier un terrain agricole
Par: Denis Bélanger

Les propriétaires de chiens de Saint-Basile-le-Grand devront patienter encore avant de pouvoir promener leur animal dans un parc à chien à proximité. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rejeté la demande de la Ville de réaliser un projet de parc à chien sur un terrain zoné agricole.

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La Municipalité souhaitait aménager son parc d’une superficie de 2821 mètres carrés sur un lot situé au nord‑est de la montée Robert, tout juste au sud‑est de la jonction avec le rang des Trente.

Saint-Basile-le-Grand jugeait l’endroit idéal, car il est utilisé comme halte cycliste depuis 1999 et compte déjà quelques équipements publics, notamment une table à pique-nique, une poubelle et une fontaine d’eau. Les aménagements prévus auraient essentiellement été l’installation d’une extension sur la clôture existante pour contenir les chiens. La MRC de la Vallée-du-Richelieu et la Communauté métropolitaine de Montréal avaient également donné leur appui à la demande.

Refus catégorique

La Municipalité a envoyé sa demande à la CPTAQ en septembre 2020. Mais quelques mois plus tard, une première ombre au tableau est arrivée. La Fédération de l’UPA de la Montérégie s’est montrée tiède au projet, pour ensuite recommander en février dernier le rejet de la demande. L’UPA se questionnait notamment sur les contraintes liées aux activités agricoles, notamment en raison des distances séparatrices.

Après avoir rendu un avis préliminaire défavorable au projet en janvier, la CPTAQ a officiellement rejeté la demande de Saint-Basile-le-Grand le 24 mars. Selon la Commission, la Ville n’a pas démontré qu’il n’y avait pas ailleurs dans la municipalité, à l’extérieur de la zone agricole, un espace approprié pour un parc à chien.

La CPTAQ est aussi d’avis que la Municipalité a échoué à démontrer que le lot était utilisé formellement à des fins de parc. Si c’est le cas, cet usage était exercé sans droit ni autorisation, selon la Commission. « Aucune autorisation pour l’utilisation à titre de halte routière n’est répertoriée dans les dossiers de la Commission sur ce lot », peut-on aussi lire dans la décision.

Mécontent de la décision

Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, n’a pas mâché ses mots pour exprimer sa déception. « C’est le genre de décision qui discrédite les personnes qui siègent à ce comité. »

Ce n’est pas la première fois que M. Lessard se voit débouté par la CPTAQ. En mai 2020, la Commission avait refusé de permettre la construction d’une nouvelle caserne incendie sur un terrain zoné agricole également situé sur la montée Robert. « On pouvait comprendre légèrement le refus pour la caserne, mais celle pour le parc à chien est illogique. Ce terrain n’a pas été cultivé depuis près de 100 ans, selon une photographie aérienne prise en 1930. En plus, il est peu attrayant pour l’agriculture puisqu’il est situé entre deux chemins publics et un terrain résidentiel », renchérit M. Lessard.

Ce dernier reconnaît que la décision de la CPTAQ pourrait mettre en péril le projet d’un parc à chien à Saint-Basile-le-Grand. « Le projet est un peu sur la glace. Mais c’est quelque chose que les gens souhaitent avoir dans leur municipalité. On va revenir avec ce projet plus tard », conclut-il.

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