12 décembre 2019 - 21:56
La Régie des services incendie à la recherche d’un nouveau directeur
Par: Denis Bélanger

Gilles La Madeleine lors de l’inauguration de la nouvelle régie en juin dernier Photo gracieuseté

Le directeur des incendies de la jeune Régie intermunicpale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu (RISIVR), Gilles La Madeleine, quittera son poste le 31 décembre. S’il dit quitter la direction avec le sentiment du devoir accompli, la partie syndicale estime plutôt que la RISIVR est jusqu’à maintenant un fiasco.

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En poste depuis 2017 pour mettre sur pied la nouvelle régie qui a vu le jour cette année, M. La Madeleine se disait notamment fatigué. « Le conseil d’administration et moi en sommes venus à une entente. C’est une belle réussite, la régie. Le nouveau directeur va se ramasser avec une belle institution. Depuis le début des activités, le temps d’intervention [des pompiers] a diminué et nous avons réduit nos pertes », commente le gestionnaire.

Le service Carrefour du capital humain, de l’Union des municipalités du Québec, a été mandaté pour trouver le successeur à Gilles La Madeleine. D’ici, là, c’est le directeur adjoint aux affaires externes, Donald Lebrun, qui assumera l’intérim.

De son côté, le Syndicat des pompiers et pompières du Québec (SPQ) qualifie de cavalière la sortie de M. La Madeleine, estimant que les raisons derrière sa décision sont nébuleuses. « On dirait qu’il quitte pour s’en laver les mains, souligne le secrétaire général au SPQ, François Morin. Les pompiers, lieutenants et capitaines qui constituaient vos anciens services incendies souhaitent ardemment que le prochain directeur puisse ramener les anciennes relations harmonieuses avec les pompiers. »

Tensions
Les relations entre les parties syndicale et patronale sont tendues depuis des mois. Les semaines précédant l’entrée en vigueur de la RISIVR ont été marquées par des négociations difficiles entre la direction et le syndicat. Les deux parties ne parvenaient pas à s’entendre sur une entente transitoire. Finalement, il avait été convenu d’appliquer à la nouvelle régie la convention collective de Belœil de l’époque, valide jusqu’au 31 décembre 2020. Un désaccord subsistait sur la composition des équipes de travail et le nombre d’officiers à maintenir en poste, mais le Tribunal administratif du travail avait tranché au printemps en faveur de la partie patronale.

La situation ne s’est pas améliorée depuis, alors que la partie syndicale a envoyé la semaine dernière un communiqué à L’ŒIL pour critiquer les nombreuses lacunes de la RISIVR. On dénonce notamment une quantité élevée de cadres et des dépassements de coûts. Gilles La Madeleine assure de son côté que le budget d’exploitation demeure le même, mais que des dépenses importantes doivent être faites entre autres pour la construction d’une nouvelle caserne à Belœil.

« La Régie leur a vendu un rêve et on pourrait carrément dire que les employés ont été bernés en leur mentant en plein visage avec des demi-vérités à propos de l’avenir de leurs emplois et du service incendie, avance le syndicat dans le communiqué. L’ensemble des villes a pratiquement donné carte blanche au directeur de la Régie et son équipe de gestionnaires pour mettre en service la Régie sans aucune supervision, et sans égard aux réels enjeux pour les employés. Les membres du conseil d’administration de la Régie achètent le plan du directeur naïvement alors que depuis le début de la Régie, le plan a déjà coûté des milliers de dollars en extra et désagrégé complètement les relations de travail. »

Le syndicat a entamé des moyens de pression la semaine dernière, notamment avec le port d’un chandail militant. Gilles La Madeleine remet en doute la légalité de ces moyens. « Ils posent des gestes illégaux et devront répondre de leurs actes devant le Tribunal du travail. Ils n’acceptent pas le jugement du printemps et on est allé au bout de ce qu’on pouvait tolérer », renchérit M. La Madeleine.

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