4 octobre 2016 - 00:00
La Régie de police absente des médias sociaux
Par: Denis Bélanger
Le SPAL compte plus de 4000 abonnés sur Twitter.

Le SPAL compte plus de 4000 abonnés sur Twitter.

Malgré l’utilisation accrue des médias sociaux par certains corps policiers de la province, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent (RIPRSL) n’a toujours pas de compte officiel Twitter ou Facebook. La réflexion à cet effet est toutefois amorcée.

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Les médias sociaux constituent un enjeu grandissant notamment pour le service des communications de la Sûreté du Québec. «C’est exponentiel, car ça permet de rejoindre de plus en plus de gens», lance le capitaine Guy Lapointe, responsable des communications de la SQ.

Le Service de police de la Ville de Gatineau exploite ces plates-formes de communication depuis 2011, à la suite du meurtre d’une étudiante du Cégep de l’Outaouais. Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a également emboîté le pas en 2014 et compte aujourd’hui plus de 7000 abonnés sur Facebook, et plus de 4000 sur Twitter. De son côté, le RIPRSL mise plutôt sur son site internet pour diffuser l’information et assurer un contact avec la population.

«Nous y publicisons beaucoup d’informations. Il y a aussi la possibilité pour les citoyens d’aller faire plusieurs commentaires, de même que de signaler une problématique.  Il y a une ouverture vers le public qui est là», souligne le capitaine Yanic Parent.

 

La Régie veut néanmoins entreprendre le virage des médias sociaux. Un comité de travail a été formé et on a échangé avec les autres corps policiers qui utilisent ces plates-formes.  La Régie s’appuie aussi sur les conseils et observations d’une ressource externe. Mais on refuse de donner un échéancier fixe pour l’ouverture de comptes Twitter et Facebook.

Le corps policier veut prendre le temps de bien faire les choses, car plusieurs pièges sont à éviter. «On ne veut pas que ça devienne un endroit pour du bashing. De plus si une information est diffusée trop vite ou est mal diffusée, il y  peut y avoir des enjeux au niveau des enquêtes. Avec notre site et les médias traditionnels, on a le temps de se préparer. De plus, on regroupe 17 villes, l’information peut ne pas être pertinente pour tout le territoire», énumère Yanic Parent.

La RIPRSL n’est pas la seule à opérer sans présence sur médias sociaux. La Régie de police du Roussillon est dans la même situation et évalue la possibilité d’ouvrir un compte  Facebook.  On est aussi d’avis qu’un tel outil doit être utilisé efficacement. «Si on utilisait la page Facebook pour les enquêtes, ce serait alors des informations privilégiées que nous recevrions. S’il n’y a pas personne de notre service à l’autre bout de l’ordinateur, l’information nous arrive trop tard», fait remarquer Karine Bergeron, agente aux relations communautaires et médiatiques.

Les postes locaux de la SQ  comme ceux des MRC de la Vallée-du-Richelieu et Pierre-De Saurel n’ont pas leur propre compte. On juge plus efficace d’avoir un compte pour l’ensemble de la province pour la SQ. Selon le capitaine Guy Lapointe, une page régionale avait été ouverte pour la Mauricie et l’expérience s’est avérée peu concluante. La SQ utilise toutefois des mots-clics pour identifier la région concernée par une alerte ou un avis de recherche.

Résultats concrets

Bien  utilisés, les médias sociaux sont profitables pour les enquêtes. Guy Lapointe cite en exemple le cas du nourrisson enlevé par une femme dans un hôpital de Trois-Rivières en 2014.  «La kidnappeuse avait été identifiée par des jeunes qui avaient vu son portrait sur les médias sociaux.»

De son côté, le SPAL affirme que les médias sociaux ont joué un rôle important dans l’enquête qui a finalement mené à l’arrestation de l’agresseur du mont Saint-Bruno, Yves Roy. La publication du portrait-robot sur la page Facebook du SPAL a pu atteindre plus de 140 000 internautes.

 

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