24 avril 2019 - 19:26
Conférence thématique de la Chambre de commerce
La chroniqueuse sportive Marie-Claude Savard s’épanouit dans l’entrepreneuriat
Par: Denis Bélanger

Marie-Claude Savard Photo gracieuseté/Bruno Petrozza

La personnalité publique Marie-Claude Savard a fait face à une certaine résistance lors de son arrivée dans le milieu du journalisme sportif à la fin des années 1990. Elle a réussi à faire sa place, même si elle a dû parfois jouer du coude. Une démonstration d’endurance et de ténacité qu’elle a pu transposer dans le monde des affaires lorsqu’elle a repris à 45 ans la direction de l’entreprise de son père. Elle racontera son parcours le 25 avril devant les membres de la Chambre de commerce et de l’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR).

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Marie-Claude Savard a bien hâte d’échanger avec les membres de la CCIVR lors de sa première conférence dans les souliers d’une femme d’affaires. L’événement donnera aussi la parole à trois femmes d’affaires qui ont d’abord fait leurs marques dans le monde du sport : la quadruple médaillée olympique Emilie Heymans (Emilie Heymans Design) la double médaillée olympique en athlétisme Tina Poitras (Namasté Leadership) et l’ancienne championne canadienne en cyclisme Katy St-Laurent (KSL).

« Il y a un parallèle à faire entre le sport et l’entrepreneuriat, que ce soit un côté fonceur et compétitif. Quand un groupe de femmes d’affaires se rencontre, ça permet de se redonner confiance et d’enrichir nos expériences, souligne l’ancienne chroniqueuse sportive. Pour toutes les femmes qui ont connu une carrière dans le sport et après en entrepreneuriat, nous sommes toutes appelées à nous réinventer et à utiliser nos talents. De plus, il n’y a pas de mauvais moment ou d’âge pour se lancer. »

« Le bon timing »
Marie-Claude Savard et l’Hilairemontaise Jannie-Karina Gagné dirigent depuis environ deux ans Exelmans Productions, une entreprise spécialisée dans le marketing et la réalisation de vidéos corporatives. Il s’agit de la compagnie que dirigeait le père de Marie-Claude Savard, Jean Savard. Ce dernier est décédé en 2008 et c’est son partenaire qui avait repris le flambeau. Pour la fille du défunt, le timing n’était pas idéal pour prendre la relève, puisqu’elle travaillait notamment à l’époque à l’émission Salut, Bonjour! et elle possédait un restaurant à Montréal.

Aujourd’hui, Marie-Claude Savard adore son nouveau défi professionnel. Avec son entreprise, la conciliation travail-famille est plus facile pour la mère de deux jeunes enfants de 2 ans et 6 mois. « Je ne me verrais pas travailler dans le sport toutes les fins de semaine. La vie d’entrepreneur apporte une belle liberté et un équilibre. Je ne suis plus obligée de me concentrer à cent milles à heure dans une carrière qui m’oblige à aller à l’extérieur et faire des sacrifices. Je veux être avec mes enfants le matin, je n’ai pas envie d’être à Raleigh un mardi soir pour couvrir un match. »

Deux réalités différentes
Marie-Claude Savard a commencé à travailler dans les médias à Radio-Canada vers 1997, où elle a travaillé sept ans aux sports. Par la suite, elle a travaillé sur le plateau de Salut, Bonjour! pendant plusieurs années. Parmi ses faits d’armes professionnels, elle a fait la description de combats de boxe pour les galas du promoteur Yvon Michel.
Elle se souvient qu’à ses débuts, elle était la seule femme à être dans le vestiaire et que ce fut long pour elle de se tailler une place. « C’est le lot de toute personne qui est la minorité dans un métier non traditionnel. Ça ne dérangeait pas les joueurs qui étaient tous âgés en moyenne dans la vingtaine. Ça dérangeait certains collègues et je recevais des drôles de commentaires du public. Le milieu du hockey était plus fermé et conservateur qu’un sport comme la boxe qui m’a accueilli à bras ouverts. »

Marie-Claude Savard estime que la situation aujourd’hui est bien différente pour le journalisme sportif féminin. « Ce serait malhonnête de ma part de dire que les gars de sport ne sont pas corrects. Ils sont bien ouverts et c’est une très belle communauté. Ça n’a plus rien à voir avec 1997. On est chanceux au Québec; oui, il reste quelques petites batailles encore. Ce serait le fun d’avoir une femme qui décrit le hockey, mais Chantal Machabée l’a déjà fait, Claudine Douville faisait les matchs télévisés de l’Impact depuis des années. Ça va venir. Je dirais que la prochaine bataille est plutôt la place du sport féminin pour notamment le rendre plus attrayant et rentable. »

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