Artiste intense et très investi, Frédéric Dénommée a consacré énormément d’éner- gie à la peinture abstraite pendant une douzaine d’années, mais a voulu changer de rythme. « Je fais beaucoup de gros formats, ce qui devenait épuisant, et j’arrivais moins à garder le rythme dans mes créations. J’ai cherché une façon différente de poursuivre ma démarche », raconte celui qui a décidé de troquer les spatules pour son téléphone. « Je trouve qu’on a un appareil hyper puis- sant entre les mains, que j’appelle à la blague mon “arme de sublimation massive”! »
Heureuse coïncidence, Frédéric Dénommée a commencé à sérieusement s’intéresser à la photographie mobile peu avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Et depuis l’été dernier, il s’est installé à Mont-Saint- Hilaire pour se rapprocher de ses racines belœilloises. « La dernière année a renforcé mon désir de créer. Comme beaucoup d’artistes, je pense avoir un regard plus introspectif depuis un an. Moins de folie nous permet de mieux apprécier la beauté de la nature et de profiter de cette pause », lance-t-il.
Beauté démocratisée
C’est pourquoi il ne peut s’empêcher d’arrê- ter pour prendre en photo tout ce qu’il trouve beau, que ce soit la nature ou l’archi- tecture de la région, toujours en utilisant son iPhone. « L’avantage d’un cellulaire, c’est que c’est facile de prendre quelque chose sur le vif. Je n’ai pas la prétention de faire de l’art d’élite. Au contraire, je veux rendre la photo- graphie mobile démocratique et accessible », assure-t-il.
Dès qu’il en aura la chance, Frédéric Dénommée espère être en mesure d’expo- ser ses photographies qui mettent en valeur la Vallée-du-Richelieu et ses beautés inattendues. « Je n’ai pas encore terminé mon exploration en photo, mais je remarque que mes œuvres sont souvent chaleureuses et méditatives, propices à la rêverie et à l’évasion. » Il a commencé à envoyer des dossiers pour pouvoir présenter une exposition cet automne ou à l’hiver 2022. « Je proposerais des photos colorées prises dans la région pour sortir les gens de la grisaille. »
Toujours dans l’esprit de démocratiser la photo mobile, l’artiste souhaite un jour organiser des groupes dévoués à ce médium. « On pourrait faire une promenade sur le mont Saint-Hilaire ou organiser un rallye le long de la rivière Richelieu pour rendre hommage à tout ce que l’on croise de beau », propose-t-il.
À plus long terme, il rêve aussi d’ouvrir sa propre galerie d’art où il mettrait de l’avant le talent des artistes émergents de la région. « La Vallée-du-Richelieu regorge d’artistes qui ont un besoin viscéral de créer. La région m’a beaucoup nourri, alors j’essaie de la nourrir à mon tour en la rendant plus vivante, sans prétention. » Et sans les pousser vers une carrière en art, Frédéric Dénommée espère inspirer ses « deux petits mousses » à se créer une belle vie et d’aller au bout de leurs rêves eux aussi. Plus d’information sur l’art de Frédéric Dénommée sur le site www. denommee.info.