17 février 2016 - 00:00
Kard, un as des guerres de rap reprend du service
Par: Denis Bélanger

Le jour, à la manière de Clark Kent, allias Superman, Alex Cardinal porte un complet et travaille en finances personnelles. Le soir, il enfile des jeans, un coton ouaté et se coiffe d’une casquette pour se mettre dans la peau de son personnage, Kard, un rappeur qui a pris part à de nombreux combats lyriques.

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Le rap a toujours été un hobby pour Kard dont le nom d’artiste est venu naturellement. «Mes amis m’appelaient déjà comme ça en raison du nom de famille. Même si j’avais adopté un autre pseudonyme ils m’auraient appelé Kard quand même, raconte-t-il. Il y a eu des périodes où j’ai été très peu actif et je me suis concentré sur mon emploi principal.»

Le résident de Mont-Saint-Hilaire est tombé en amour avec le rap dans les années 1990. «C’était en pleine effervescence et en émergence à mon époque. Cela a commencé avec des amis dans les parcs et on faisait du freestyle. On partait des sujets et j’improvisais là-dessus. J’ai aussi toujours aimé ça rimer les choses.»

Kard a eu l’occasion de produire des albums. Il a été des groupes Bootleg et Wild MC’s. Il s’est produit aussi sur plusieurs grandes scènes, notamment dans la région au début des années 2000 dans le cadre de la Fête nationale ainsi qu’aux Francofolies en 2012. Il a aussi participé à la ligue locale de WordUP Battle à Montréal. Il est aussi allé mesurer ses talents de rappeur en France dans d’autres duels.

Il est vrai que les WorUp Battle n’ont rien de galant à première vue. Chaque rappeur tente de démontrer sa supériorité sur le plan lyrique sur son adversaire. Les insultes sont au rendez-vous. C’est cru et vulgaire, mais ça fait partie de la «game».

«Il y a toute une démarche artistique derrière ça. Kard est un personnage, ce n’est pas l’individu. On est du monde instruit. Ça prend du vocabulaire et des mots. Il faut aussi savoir ce qu’il se passe et écouter les nouvelles. On a un certain temps pour se préparer pour son adversaire. Ne s’improvise pas rappeur qui veut. Pour un WordUp, on a un mois pour se préparer. On doit étudier un adversaire et apprendre par cœur nos lignes. Ça peut prendre 10h à 15h de travail. Le monde dans la salle doit faire des liens avec ce que tu dis.»

Un nouveau micro

Peu actif sur scène ces dernières années, Kard s’est vu offrir une nouvelle tribune, à la radio. Il livre un rap les vendredi sur les ondes du 91,9 sport, dans le cadre de l’émission Jean-Charles en liberté. Pour cette chronique, Kard a hérité du titre de «gardien de la liberté d’expression».

«C’est Jean-Charles qui m’a approché et il connaissait ce que je faisais. Je suis content d’avoir une chronique sur une radio de sport et d’être aux côtés de grosses pointures du domaine. Les premiers raps ont eu des milliers d’écoute.»

Un collectionneur

Alex Cardinal est un grand amant de la musique et ses goûts ne se limitent pas qu’au rap. Il a d’ailleurs une immense collection de disques vinyles, entre 1000 et 1500 pièces. Il ne faut pas trop s’en étonner, car après-tout, les tables tournantes sont les objets de prédilection pour les rappeurs qui font du scratch.

«J’adore les vinyles pour le son. J’aime bien aussi les pochettes. J’ai découvert ça grâce à mon père. Quand je voyage à l’étranger, j’aime bien aller voir dans les magasins de disques pour trouver une perle rare.»

Curieusement, Alex Cardinal a très peu de disques de rap dans sa collection.

 

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