4 avril 2016 - 00:00
Jouer la comédie malgré un handicap
Par: Karine Guillet
Marie Dambremont-Gaulin et Gabrielle Marion-Rivard entourent la metteure en scène Lise Dambremont.

Marie Dambremont-Gaulin et Gabrielle Marion-Rivard entourent la metteure en scène Lise Dambremont.

La troupe de théâtre les DMasqués prend plaisir depuis 12 ans à confondre les spectateurs en présentant sur scènes des comédiens professionnels et des acteurs vivant avec un handicap physique ou intellectuel. Cette année, le théâtre prend des airs de mystère alors que la comédienne Gabrielle Marion-Rivard, lauréate d’un prix-écran canadien pour le film Gabrielle, se glisse dans la peau d’une enquêtrice anglaise qui n’est pas sans rappeler Miss Marple, l’héroïne d’Agatha Christie.

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La metteure en scène et scénariste Lise Dambremont a eu l’idée de s’inspirer de l’œuvre de la célèbre romancière après que Gabrielle lui ait mentionné qu’elle aimerait mener l’enquête.  

«J’aime beaucoup les films d’enquête comme Sherlock Holmes ou NCIS. J’aime l’enquête parce que je suis curieuse de savoir ce qui va se passer. On se demande qui a fait le crime, qui est le coupable. Je suis une fille très intriguée», explique Gabrielle Marion-Rivard, le sourire aux lèvres avant de prendre un accent anglais.

Meurtre au manoir est donc campé dans la campagne anglaise, dans les années 1940, alors qu’après de nombreuses années d’absence, la Baronne revient chez elle. Son arrivée sème toutefois l’émoi dans le manoir, où tous ses occupants ont une raison de craindre son retour.  La pièce met également en vedette 14 acteurs vivant avec un handicap physique ou intellectuel.

Gabrielle Marion-Rivard y joue d’ailleurs aux côtés de son amie Marie Dambremont-Gaulin, que l’on a également pu voir dans le long métrage Gabrielle. Elle campe cette fois-ci la belle-fille de la baronne avec qui elle ne s’entend pas trop bien. Pour Gabrielle, qui souhaite toujours tourner dans un deuxième film, ce retour sur les planches est bienvenu.

«Je suis contente de faire partie de cette pièce parce que c’est une belle différence pour moi. Depuis que j’ai fait le film, tout le monde est heureux et  moi aussi je suis heureuse de faire partie d’autres projets. J’en suis très fière», dit-elle.

Comédie et improvisation

Si la pièce est campée sur un fond de mystère, les spectateurs peuvent tout de même s’attendre à pousser quelques éclats de rire. La metteure en scène soutient que la troupe de théâtre les DMasqués a fait le choix d’écarter le drame de ses productions.

«Avec nos jeunes, on trouve ça plus facile de faire la comédie. S’ils faisaient du drame, ils feraient quand même des choses drôles. Les gens riraient dans des situations où normalement tu ne dois pas rire. Pour la plupart, ils n’aiment pas ça», explique-t-elle.

La troupe laisse aussi beaucoup de place à l’improvisation sur les planches. Si la pièce se bâtit autour des improvisations en répétition, l’imprévu se rend parfois jusqu’au spectacle.

«Quand ils sont sur scène, ils sont comme une explosion. Ils sont portés à parler plus. Il faut que la personne qui interagit avec eux soit capable de se revirer sur un 25 cents», explique Lise Dambremont.

La pièce de théâtre sera présentée  les 23 et 24 avril à l’école Polybel. Les profits seront remis à l’Association de la Vallée-du-Richelieu pour la déficience intellectuelle (AVRDI).

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