7 mars 2019 - 18:13
Première femme au poste de journalier-opérateur
« Je ne suis pas une poupée de porcelaine »
Par: Denis Bélanger

Myriam Truchon au garage municipal de Mont-Saint-Hilaire. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Myriam Truchon réalise un rêve de jeunesse en conduisant des véhicules lourds à la division des travaux public de Mont-Saint-Hilaire. Elle est du coup devenue, cet automne, la première femme à occuper un poste de journalier-opérateur à la municipalité. Un emploi qu’elle pensait toutefois inaccessible à une certaine époque.

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« On a déjà entendu parler des petits gars qui regardaient dans la fenêtre pour voir passer les charrues dans la rue. Ça arrive aussi que des filles fassent ça également. Je suis bien contente de faire cet emploi, dit la mère de famille. Je viens d’une super bonne famille. Mais quand j’étais jeune, mon père disait que certaines choses étaient pour les garçons et d’autres pour les filles. »

Comme tous les nouveaux employés embauchés à son poste, Myriam Truchon travaillait beaucoup de nuit l’hiver. Une rotation d’horaire lui permettant de gagner beaucoup d’expérience à la conduite de machinerie lourde sans être gênée par la circulation. « Il n’y a personne sur les routes la nuit, souligne-t-elle. Pour les enfants, on réussit à bien s’arranger. »

Mme Truchon travaille en terrain connu au garage municipal de Mont-Saint-Hilaire, car elle y travaillait déjà depuis des années, l’été, en tant qu’horticultrice. En voyant constamment la machinerie lourde, l’envie de les opérer l’envahissait de plus en plus. « Je me suis finalement dit à moi-même : Myriam, tu es capable. Et plein de gars dans mon entourage se demandaient ce que j’attendais pour faire ce que j’ai toujours voulu faire. »

Myriam Truchon s’est empressée de suivre l’an dernier un cours de conduite pour obtenir sa classe 3, un prérequis, quand elle a su qu’un poste serait disponible. « Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas fait le déclic avant », admet-elle.

L’intégration de cette dernière à l’équipe d’opérateurs s’est faite facilement selon ses dires, car elle était déjà connue de bien des membres du personnel. « Il n’y a rien de déplacé, c’était amical et juste de la bonne entente. Les gars au travail sont tellement fins et me donnent toujours de bons conseils. C’est arrivé une fois ou deux que les gars me demandent s’ils pouvaient faire certaines tâches à ma place. Je leur réponds que je suis capable. C’est correct, ils vont s’habituer à la longue et savent que je ne suis pas une petite poupée de porcelaine. »

Des travaux nécessaires

Signe que les temps changent, la municipalité a dû il y a quelques années faire exécuter des travaux pour aménager des vestiaires pour des femmes au garage municipal. « Mais l’espace nous permettait à peine d’avoir des vestiaires pour les gars », a précisé le directeur des travaux publics de Mont-Saint-Hilaire, Francis Leblanc.

Chose certaine, si les travaux publics déménagent un jour comme le souhaiteraient les élus pour s’installer dans le quartier industriel, les vestiaires féminins seront inclus dans les plans initiaux du nouveau bâtiment

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