8 avril 2016 - 00:00
J’aimerais y croire
Par: Denis Bélanger
J'aimerais y croire

J'aimerais y croire

À l’époque, on surnommait les Expos «Nos Amours», je comprends pourquoi aujourd’hui. Quand on est en amour, le cœur triomphe sur la raison, le subjectif sur l’objectif, le pressentiment sur l’analyse scientifique. Depuis la fin de semaine dernière, la plupart des chroniqueurs sportifs croient dur comme fer au retour du baseball majeur. Il me semble qu’on s’emballe encore un peu trop vite.

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L’économie mondiale est en plein bouleversement, il y a plein de secteurs qui sont touchés, des mises à pied massives. Le consommateur, s’il n’a pas d’argent et s’il est responsable, il ne sortira pas. Notez qu’on commence à voir la disparition de festival, car on ne fait pas les frais.  Ne me sortez pas l’argument que le baseball ne coûtait pas cher. Les soirées à 5$ le billet et à un 1$ le hot-dog remontent au début des années 2000. Les «roteux» coûtent maintenant 5,75$. Au total, j’ai dépensé un plus de deux bruns ce week-end pour ma petite famille de 4 personnes.

Il ne faut pas perdre de vue qu’il y a plus de 80 parties régulières à domicile, c’est le double du hockey. Le rythme de vie aujourd’hui est plus hallucinant. Si l’argent n’est pas un problème, c’est le temps qui nous manque.  L’an dernier, un président d’un club de golf de la région me faisait remarquer qu’aujourd’hui, les gens n’avaient plus autant de temps à consacrer des heures sur le golf, ce qui expliquait la fermeture de plusieurs terrains. Moi je suis un grand amateur de sports, mais j’ai des jeunes enfants et je vais environ à 3 ou 4 évènements de sports par année. Si les Expos revenaient, je me forcerais pour y aller 3 ou 4 fois certainement.

Il ne faut pas oublier que Montréal est un marché sportif dominé par un gros monstre qui s’appelle le Canadien. L’été, quand les tribunes sportives essayent de discuter de sujets autres que la flanelle, certains chialent.  Je suis de ceux qui croient que Montréal est  avant tout une ville de happening et les bonzes du Marketing du Canadien ont réussi à vendre aux clients 41 happenings par année.  Une fois les billets de saison vendus, il n’en reste plus beaucoup, que quelques milles. Quand ça devient une rareté, ça augmente la valeur aux yeux des clients. C’est un beau rêve que de ramener les Expos, mais il ne faut pas oublier leur triste départ et les nombreux gradins vides dans leurs dernières années d’existence.

Je commencerai  à m’exciter le poil des jambes quand on alignera sur la table la moitié du montant requis pour la construction du nouveau stade. Je demeure à être convaincu, mais c’est certain que je crois plus à l’arrivée d’une équipe de baseball qu’un club de basketball. Dans ce cas, il y a toute une culture d’habitude à créer chez des amateurs.

Je suis sûr d’une chose, les Nordiques reviendront avant les Expos. Le hockey est notre sport national après tout.

 

 

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